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Cherchez la chèvre

Rosanne Mathot
Rosanne Mathot Journaliste

Où il est question de troubles de l’élection, de chèvres et des Ig-Nobel.

Comme l’ampoule, le monde est rempli d’un grand vide. Le filament lumineux en moins. Dans ce grand néant, des monstres abstraits prennent leurs aises et des idées fantôme circulent sans relâche. Tout ce beau monde horrible traverse le temps sans jamais prendre une ride. Ce qui devrait donner des idées aux fabricants de crèmes hydratantes, soit dit en passant.

Dans ce chef-d’oeuvre baroque de la sottise politicienne, la chèvre semble jouer un rôle majeur. Ainsi, début mars dernier, un analyste politique de la chaîne de télévision américaine CNBC affirmait que Marine Le Pen pourrait être battue par une chèvre. Au vu des résultats de la présidentielle française, ceci donne évidemment à réfléchir à la carrure du nouveau locataire de l’Elysée, car dans nos contrées, la chèvre est l’animal réputé le plus sot. Que fait la chèvre de ses journées, hormis se pavaner avec ses cornes en hélice dans son châle en longs poils soyeux ? On se le demande.

A ce propos, nous avons reçu, ce matin, le courrier éclairant d’un certain Monsieur S. qui se dit expert en la matière :

 » Cher Café Geyser,

La chèvre est courageuse et habile. Elle incarne le mieux le Carpe Diem, car elle se contrefout des douleurs existentielles. C’est aussi une grande alpiniste et, en politique étrangère, elle est imbattable. Ayant moi-même passé trois jours dans la peau d’une chèvre, avec un ami anglais, je peux vous le dire : derrière chaque grand homme, ce n’est pas une femme qui se cache, mais bien une chèvre (1).

Amitiés. Monsieur S.  »

De fait, en ces temps de troubles de l’élection, il est bon de se souvenir que la chèvre vient souvent à la rescousse des politiciens. On l’a vue dans la campagne du Brexit, inviter les jeunes à voter. Et selon le site kongossa.fr, c’est à une chèvre libidineuse que le président camerounais devrait sa longévité politique.

En 1946 déjà, le jeune JFK n’avait pas hésité à promener une chèvre en laisse, dans Charlestown, pour gagner le coeur des électeurs. Quant au richissime Donald Trump, il a mis à brouter une flopée de caprins dans son cours de golf de Bedminster, transformant ce dernier en ferme improbable. Ça lui permet d’avoir l’air écolo et, surtout, de payer moins d’impôts.

Mais c’est pas tout ça. L’heure tourne ! Où est encore passé le serveur ? S’agirait pas de louper le film qui va démarrer sur la Une à 20 h 15…

(1) En 2016, le Britannique Thomas Thwaites, qui a passé trois jours dans la peau d’une chèvre, a remporté le prix Ig-Nobel de biologie, un prix parodique remis par d’authentiques prix Nobel, pour récompenser les scientifiques qui font avancer la science, en faisant rire, puis réfléchir.

Rosanne Mathot

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