A l'Elysette, à Namur, la touche féminine du gouvernement wallon reste discrète. © Melanie WENGER/isopix

Femmes et hommes à parts égales dans les gouvernements ? Voici ce qu’en disent les députées

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

De tous bords politiques, ces élues, flamandes et francophones, confient le bien et, plus souvent, le mal qu’elles pensent d’un coup de pouce de la loi pour devenir ministre. Florilège.

Ministres : parité obligatoire hommes – femmes. Proposition du PS

 » C’est une nécessité pour s’éloigner du modèle patriarcal qui exclut les femmes. « 

Nawal Ben Hamou, PS.

 » Je suis pour. Parce que sans la loi, la parité ne se produira pas. « 

Muriel Gerkens, Ecolo.

 » Personnellement, je peux m’y rallier mais ce n’est pas la vision de mon parti, le CD&V. J’accepterais une étape intermédiaire : une représentation minimale garantie d’un tiers pour un sexe. « 

Griet Smaers, CD&V.

 » Je suis favorable à une représentation proche de la parité, sans faire du genre une condition supérieure à la qualité du profil de la personne, sa formation, son expérience et son expertise. « 

Catherine Fonck, CDH.

 » La parité est vivement souhaitée mais difficilement obligatoire : comment déterminer celles qui seront désignées pour répondre à cette exigence de parité ?  »

Véronique Caprasse, DéFI.

 » Je n’aime pas cette notion d’obligation. Elle est dérangeante et, il me semble, contre-productive. « 

Caroline Cassart, MR.

 » L’égalité des chances signifie qu’être un homme ou une femme n’intervient pas dans la réussite professionnelle. Cela ne signifie pas qu’il faut coûte que coûte une parité. « 

Valérie Van Peel, N-VA.

 » Non. Les femmes nommées dans un gouvernement ne peuvent l’être que pour leurs compétences, leur leaderschip, leur représentativité… au même titre que les hommes ! Les femmes choisies de façon obligatoire ne seront-elles pas mises dans une situation impossible ? « 

Sybille de Coster-Bauchau, MR.

 » Je suis contre un caractère contraignant. L’homme comme la femme doit pouvoir décider de ce qu’il/elle veut faire et en obtenir la possibilité. « 

Ine Somers, Open VLD.

 » Non. Ce qui prime à mes yeux, ce sont les compétences et l’engagement des ministres.  »

Françoise Schepmans, MR.

 » Je ne suis pas favorable aux quotas. Briser cette absurde particratie, où le président de parti choisit ses ministres, permettrait de faire émerger davantage de femmes au pouvoir exécutif. Soumettre devant le Parlement les membres d’un nouveau gouvernement à un examen d’admission ferait aussi augmenter leurs chances. « 

Veerle Wouters, Vuye & Wouters.

 » Non. Il faut laisser à chacun le choix de s’investir ou non. « 

Isabelle Galant, MR.

 » Non. Je ne veux pas infliger aux femmes investies de responsabilités ministérielles, de tomber à un tel niveau de paradoxe : les mesures de discrimination positive sur la base du genre permettent une meilleure représentativité des femmes en politique mais ne renforcent pas a priori la légitimité de la femme élue. Elles doivent démontrer, plus que leurs collègues masculins, qu’elles méritent d’être là où elles sont. « 

Kattrin Jadin, MR.

Premier ministre : alternance obligatoire homme – femme. Proposition du Vif/L’Express

 » Idéalement, oui. On pourrait imaginer un système où un homme ou une femme ne pourrait occuper cette fonction plus de deux fois consécutivement. Cela aurait un impact stimulant pour l’alternance. « 

Muriel Gerkens, Ecolo.

 » Pourquoi pas, mais j’espère que la parité, une fois atteinte au sein de l’exécutif, apportera une alternance « naturelle » à la fonction de Premier ministre. « 

Gwenaëlle Grovonius, PS.

 » Je n’y suis pas nécessairement favorable. Il est important d’instaurer d’abord une parité au sein de l’exécutif. « 

Laurette Onkelinx, PS.

 » Non. Mais je plaide pour la présence d’au moins un tiers de femmes (ou de l’autre sexe) au sein du kern, qui réunit le Premier ministre et les vice-Premiers.  » Catherine Fonck, CDH.

 » Devenir Premier ministre dépend de tant de facteurs qu’appliquer une telle règle serait de la folie. « 

Karin Jiroflée, SP.A.

 » Non, la nature de la fonction rendrait intenable dans la pratique une alternance obligatoire. Il est temps qu’une femme soit Première ministre. Point barre. « 

Meyrem Almaci, Groen.

 » Non. Homme ou femme, le/la meilleur(e) doit occuper le poste. Il se pourrait d’ailleurs qu’une femme soit ainsi Premier ministre durant plusieurs législatures… « 

Griet Smaers, CD&V.

 » Non ! Si une femme doit occuper la fonction de Premier ministre, ce n’est pas grâce à une législation mais bien aux compétences. C’est aussi à la femme de faire sa place. « 

Caroline Cassart, MR.

 » Je n’y suis pas favorable. Une représentation égale homme-femme au gouvernement et au kern serait déjà un grand pas en avant. « 

Annick Lambrecht, SP.A.

 » La fonction de Premier ministre est telle qu’une trop grande rigidité à son égard pourrait être difficilement gérable. Attention aussi à l’effet non désiré : l’alternance obligatoire pourrait empêcher une femme d’être Premier ministre durant plusieurs législatures. « 

Evita Willaert, Groen.

 » Une alternance obligatoire n’est pas réaliste. Une piste de réflexion pourrait être de fixer un nombre maximal de périodes durant lequel le Premier ministre peut être invariablement du même genre. « 

Anne Dedry, Groen.

 » Non. La bonne personne à la bonne place. Nous devons en finir avec les mesures paternalistes. « 

Rita Gantois, N-VA.

L'exécutif flamand atteint un tiers de ministres féminins. A quand une ministre-présidente ?
L’exécutif flamand atteint un tiers de ministres féminins. A quand une ministre-présidente ?© Christophe Licoppe/photo news

Parité qualitative lors de l’attribution des postes ministériels. Proposition du Vif/L’Express

 » Oui, comme on le fait pour répartir les postes ministériels ou équivalents entre les groupes politiques membres d’une nouvelle majorité. « 

Muriel Gerkens, Ecolo.

 » Sans verser dans une trop grande rigidité, il serait important de réfléchir à des mécanismes qui évitent aux femmes d’être confinées dans des postes ministériels moins influents. « 

Evita Willaert, Groen.

 » Je suis ouverte à la discussion. Une présence garantie aux femmes au sein du kern me paraît plus appropriée. « 

Meyrem Almaci, Groen.

 » Je ne suis pas enthousiaste. Tout ministre compétent peut être influent dans son domaine. Les hommes ne doivent pas non plus avoir le sentiment qu’appartenir à l’autre genre devient une préséance pour obtenir une fonction. « 

Anne Dedry, Groen.

 » Tous les postes ministériels se valent. Comme la répartition et le regroupement des compétences ministérielles varient d’une législature à l’autre, il serait aisé de manipuler le système. « 

Fabienne Winckel, PS.

 » Je ne vois pas très bien comment opérationnaliser cela. Par contre, il faut veiller à ce qu’on puisse désigner plus de femmes comme ministre. Aux Affaires étrangères ou à la Défense, par exemple. « 

Gwenaëlle Grovonius, PS.

 » Tâche impossible. En arriver ainsi à des comptes d’apothicaire sera ingérable. « 

Karin Jiroflée, SP.A.

 » Non. La répartition des compétences entre les ministres relève de négociations entre partenaires de la majorité. Aux formations politiques à désigner ensuite des représentantes féminines. « 

Françoise Schepmans, MR.

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