l'entraînement en force... est particulièrement intéressant pour les sujets vieillissants, qui peuvent ainsi stimuler l'activité du cerveau et augmenter leur masse musculaire qui tend à se réduire avec l'âge. © ISTOCK

Bouger rendrait-il intelligent ?

Bouger ne sollicite pas que nos muscles, notre coeur et nos poumons : le cerveau aussi participe à l’effort… et en retire d’amples bénéfices ! Levons un coin du voile sur quelques-uns de ses secrets.

Importante pour le cerveau, l’activité physique ? Sans aucun doute ! Et même probablement vitale ! Bon nombre d’organismes – dont certains très grands, comme les arbres – n’ont pas besoin du cerveau qu’ils n’ont pas, puisant leur nourriture dans leur environnement immédiat sans avoir à se déplacer. Dès lors qu’il faut partir activement à la recherche des aliments, un centre coordonnant la mise en action de toutes les structures mobiles est nécessaire. L’hydre d’eau douce, qui avance en culbutant de manière à se tenir tour à tour sur son pied et sur sa tête, n’a besoin pour cela que d’une poignée de cellules. Un chasseur qui traque une proie, lui, doit pouvoir calculer son déplacement pour parvenir à ses fins ; et même lorsqu’il est immobile, il doit pouvoir rester en activité, ce qui a, au final, débouché sur le développement du cerveau humain. Celui-ci semble donc indissolublement lié à la nécessité de bouger.

Bouillon de culture

Ce centre d’opérations installé dans notre boîte crânienne est proprement gigantesque. Notre matière grise compte quelque 100 milliards de neurones (responsables de nos capacités intellectuelles), qui entrent en communication via des échanges de signaux chimiques (les neurotransmetteurs) afin d’organiser l’exécution des tâches les plus diverses.

Plus d’une centaine de neurotransmetteurs ont été identifiés à ce jour et il en existe certainement encore bien davantage, même si personne ne sait exactement combien. Ce que nous savons, par contre, c’est qu’ils sont eux-mêmes supervisés par un ensemble de mécanismes de contrôle incroyablement complexes – ce qui, soit dit en passant, explique pourquoi un système aussi primitif qu’une simple  » pilule d’exercice  » n’aura jamais le même effet qu’une heure de promenade sur la digue ou de jogging dans la forêt.

Hormones en action

Vous avez certainement déjà entendu parler de certains de ces signaux chimiques – de l’adrénaline, par exemple, la substance qui déclenche une réaction d’agression ou de fuite lorsque nous nous sentons en danger. Les endorphines et la sérotonine sont sans doute moins connues, mais elles font partie des hormones du bonheur et sont libérées en grandes quantités au cours de l’effort physique. Les endorphines, une sorte de morphine produite par le corps, sont capables d’inhiber la douleur et de susciter ainsi une sensation de bien-être. Certains leur attribuent la survenue de l’euphorie du coureur. La sérotonine, elle, contribue directement aux sentiments de bien-être et de bonheur, mais joue aussi un rôle dans la survenue de la dépression lorsque le cerveau en manque.

Le facteur BDNF ( brain-derived neurotrophic factor) est un autre signal chimique produit en quantités particulièrement importantes au cours de l’effort. Il stimule la croissance, le bon fonctionnement et la survie de nos neurones. La dégénérescence de ces derniers provoque une dégradation mentale et un recul de nos facultés intellectuelles… et cette substance stimulante y fait justement obstacle. L’une des meilleures manières de stimuler sa production est – vous l’aurez deviné – l’exercice physique.

Freiner la démence ?

L’effort physique contribue encore à la santé et au bon fonctionnement du cerveau de bien d’autres manières, mais les neurotransmetteurs que nous avons évoqués plus haut ont à cet égard un impact déterminant.

Il existe par exemple des preuves convaincantes qu’ils contribuent à une augmentation du volume de la matière grise et de l’hippocampe, une petite zone du cerveau qui joue un rôle crucial dans le processus d’apprentissage et le fonctionnement de la mémoire. C’est aussi l’un des premiers centres cérébraux à être affectés par la démence. Les personnes âgées dont la condition physique est bonne semblent toutefois obtenir de meilleurs résultats que les autres aux exercices de raisonnement spatial et de mémoire, et tout porte donc à croire que l’exercice pourrait bien freiner l’évolution vers la démence.

Ce n’est certes pas encore complètement certain, mais cela n’en vaut pas moins la peine d’essayer de bouger davantage, même à un âge avancé. Les personnes âgées qui font l’effort de bouger davantage voient en effet s’accroître le volume de l’hippocampe et, sans surprise, l’activité de leurs neurotransmetteurs. Ces effets bénéfiques ne sont du reste pas limités aux seniors : on les observe aussi chez les enfants, les adolescents et les adultes.

Références www.bodytalk.be

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