© s. marai/afp

Afghanistan : l’exil d’une femme  » modèle « 

A 26 ans, la première femme afghane pilote d’avion vient de se voir accorder l’asile politique aux Etats-Unis. Niloofar Rahmani y a déposé sa demande en décembre 2016, au terme d’une formation de quinze mois assurée par l’armée de l’air américaine. Le ministère afghan de la Défense avait alors qualifié sa défection de  » trahison  » : la jeune femme aurait dû, en principe, devenir  » un modèle pour les autres jeunes Afghanes « … Niloofar Rahmani a 18 ans lorsqu’elle répond à une campagne de recrutement mixte de l’armée. Elle obtient son brevet de pilote cinq ans plus tard. Dans ce pays réputé parmi les plus conservateurs au monde, notamment envers les femmes, la coalition internationale et le gouvernement de Kaboul font de son parcours un symbole de progrès. Las, les menaces de mort se multiplient… A celles de l’insurrection talibane s’ajoutent celles de cousins éloignés, estimant que sa promotion porte atteinte à l’honneur de leur famille. Aujourd’hui, les autorités américaines reconnaissent qu’il est trop dangereux pour la pilote de retourner en Afghanistan, où ses plus proches parents sont contraints de vivre dans la clandestinité. A présent que son asile est garanti, Niloofar Rahmani pourrait se recycler dans l’aviation civile. L’acceptation de sa demande, le 1er mai, a coïncidé avec un double attentat qui a fait 25 morts à Kaboul, dont neuf journalistes – parmi lesquels Shah Marai, de l’AFP, qui a réalisé cette photo. La situation ne cesse de se dégrader dans ce pays gangrené par plus de seize années de guerre.

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