© illlustration : sonia klajnberg pour le vif/l'express

Acheter casco : la bonne affaire ?

Une maison finie coûte cher. Opter pour un bâtiment  » nu « , c’est en quelque sorte acheter un squelette. La formule peut vous permettre de réaliser de belles économies si vous vous chargez vous-même des finitions.

Tout futur propriétaire se trouve confronté à un choix : acheter une maison ou un appartement existant, acheter un logement clé sur porte ou acheter un terrain à bâtir. Il existe une quatrième option, moins connue et moins coûteuse : l’achat casco. Il s’agit d’un gros oeuvre fermé, une habitation dont les éléments porteurs et la finition extérieure sont terminés. L’acheteur se charge du parachèvement.

 » Le prix d’achat inférieur de ce type de bien est évidemment attractif « , explique Filip Dewaele, de l’agence immobilière du même nom.  » Un gros oeuvre fermé coûte 30 à 35 % moins cher qu’une habitation totalement achevée. Les frais de notaire sont, du même coup, moins élevés. La formule convient particulièrement aux bricoleurs dans l’âme qui disposent de beaucoup de temps. Vous achevez les travaux à votre rythme et en fonction de votre budget. Vous étalez les dépenses, selon vos possibilités financières.  »

Jusqu’à 50 000 euros d’économie

 » Effectuer soi-même les travaux, éventuellement avec l’aide de la famille ou d’amis, permet de réaliser une solide économie, confirme l’architecte Paul Van Welden. En tenant compte d’un coût moyen de 600 euros par mètre carré pour la finition, dont une marge bénéficiaire de 10 % pour l’entrepreneur, l’économie est d’au moins 12 000 euros pour une maison de 200 mètres carrés. Ajoutez-y les heures de travail gratuites, le bénéfice peut grimper jusqu’à 50 000 euros.  »

 » Autre avantage non négligeable : aucun permis d’urbanisme n’est requis. Vous pouvez modifier tout ce que vous souhaitez tant que vous ne touchez pas à la structure. Vous pouvez aussi faire appel à plusieurs entrepreneurs en même temps, vous évitant ainsi les coûts de coordination des travaux et la marge bénéficiaire d’un entrepreneur général. Enfin, le choix des fournisseurs de matériaux est totalement libre.  » Selon Paul Van Welden, modifier le concept d’un gros oeuvre fermé revient également beaucoup moins cher que d’adapter un projet clé sur porte.  » Les promoteurs répercutent la moindre modification car l’acheteur n’a généralement pas accès au métré estimatif et ne connaît pas les prix unitaires. Les éventuelles économies sont donc moins faciles à appréhender. En vous chargeant vous-même de la finition, vous êtes nettement moins dépendant de l’arbitraire qui préside souvent à l’ajustement des prix.  »

De grandes différences

L’état d’achèvement d’une habitation achetée casco peut différer sensiblement d’un cas à l’autre. Dans l’un, il suffira, par exemple, d’aménager la salle de bains et la cuisine, là où dans l’autre il faudra terminer les revêtements de sol, monter la menuiserie intérieure, les portes, les escaliers, placer l’arrivée d’eau, la ventilation, l’électricité et le chauffage, réaliser le raccordement à l’égout… Avant l’achat, établissez une liste exhaustive des travaux de manière à en estimer précisément les coûts. Ne perdez jamais de vue que, même si le prix d’achat est (nettement) inférieur, vous devez conserver une partie de votre budget pour les travaux de finition. Mais aussi que, si la livraison d’un gros oeuvre fermé est plus rapide que celle d’une habitation finie, il pourra se passer  » un certain temps  » avant que vous ne puissiez effectivement occuper les lieux. Une éventuelle location en attendant l’achèvement définitif des travaux pourrait lourdement grever votre budget.

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