Livraisons d’armes à la Syrie – Paris et Londres n’excluent pas une décision unilatérale

(Belga) La France et le Royaume-Uni n’ont pas exclu vendredi de procéder unilatéralement à la livraison d’armes à l’opposition syrienne si aucun accord ne se dégage au sein de l’Union européenne. D’autres pays, notamment ceux du Bénélux, insistent au contraire sur l’importance d’une approche commune.

Les chefs d’État et de gouvernement européens ont abordé vendredi la question syrienne et plus particulièrement la demande franco-britannique de livrer des armes aux opposants, qui se heurte depuis des mois aux réticences d’autres États membres. Depuis le début du conflit en Syrie, Paris et Londres sont les soutiens les plus actifs de l’opposition syrienne – comme ils l’avaient été en Libye. Mais à la différence du cas libyen, les autres pays de l’UE se montrent beaucoup plus réticents à s’engager. De par sa proximité avec le Proche-Orient et sa position géostratégique, la Syrie est un pays beaucoup plus complexe. Beaucoup craignent également que les armes se retrouvent dans de mauvaises mains, comme ce fut le cas avec les armes envoyées en Libye, dont certaines sont désormais en possession des islamistes au Sahel. Face aux réticences européennes, la France et le Royaume-Uni s’impatientent et menacent à mots couverts d’agir unilatéralement. Interrogé sur ce point vendredi, le Premier ministre britannique David Cameron a souligné que son pays était « souverain ». Le président français François Hollande n’a pas non plus exclu d’avancer en solo. Il faut « répondre aux armes par les armes », a-t-il dit, soulignant « l’asymétrie » dans le rapport de force entre l’armée de Bachar el-Assad et ses opposants. Selon M. Hollande, la chancelière allemande Angela Markel serait « attentive » au plaidoyer franco-britannique. Les autres pays, dont la Belgique, se sont voulus prudents vendredi. Le Premier ministre belge Elio Di Rupo a souligné que le dossier était « complexe » et que ses ramifications devaient être explorées avant une décision. Mais il a insisté sur l’importance d’un consensus européen, une position partagée au sein du Bénélux. (MUA)

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