Liège : quand twitter sert de caisse à rumeurs

Twitter est un outil d’alerte utile qui peut difficilement servir de source pour obtenir des informations fiables. La preuve en a été donnée hier avec la tuerie de Liège. Le service de microblogging a gonflé les rumeurs, sans rien apporter d’utile à la compréhension des évènements sur place.

Après la première alerte Belga, il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir arriver les premiers tweets consacrés à la tuerie de Liège. Pour les suivre, il suffisait d’utiliser #liege. Comme au meilleur temps des télex, l’écran de l’ordinateur commence alors à crépiter. « 1 auteur tué, 1 arrêté, 1 encerclé par la police ». « 3 hommes auraient tenté de faire évader un détenu du palais de justice ». « La ‘mairie’ de Liège confirme la tentative d’évasion »

Les premières photos font également leur apparition. A côté de policiers en patrouille dans les rues, on découvre un muret taché de sang. Un muret qu’il est, bien entendu, impossible de situer géographiquement. « Etat de siège au palais de justice », « un homme armé serait réfugié dans la nouvelle annexe du palais de justice » « Un autre tireur arrêté ! ». Pour cette dernière information, il existe même une photo sur laquelle on distingue effectivement un (ou deux) homme maintenu au sol par des policiers…La photo est parlante. Mais de quoi parle-t-elle? Difficile à dire sans questionner le photographe et les protagonistes visibles sur cliché….

A posteriori, on se rend compte que les informations qui ont circulé sur twitter à propos de la tuerie de Liège étaient très souvent fausses ou inexactes. Les seuls tweets intéressants émanaient des structures officielles. C’est le cas quand la Croix-Rouge détaille son dispositif d’urgence sur place ou quand les autorités communiquent conseils et numéros de téléphone utiles. Manque de chance pour l’utilisateur, ces messages pertinents étaient cachés par un brouhaha d’émotions. Pire, le flot continu d’informations non confirmées et systématiquement redistribuées par les utilisateurs de twitter ont participé à la création d’une vague de panique. Là où twitter était censé informer, il n’ a servi que de caisse de résonance à des vérités fantasmées.

V.G.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire