Liban: obsèques d’un ex-ministre critique de Damas, le Hezbollah conspué

(Belga) Mohammad Chatah, ex-ministre hostile au régime syrien et au Hezbollah, assassiné dans un attentat, a été enterré dimanche à Beyrouth lors d’obsèques sous haute sécurité marquées par de violentes diatribes contre le parti chiite.

L’assassinat de cette personnalité considérée comme modérée a exacerbé la division déjà profonde au Liban entre partisans et détracteurs du régime syrien, mais aussi les tensions entre chiites menés par le Hezbollah et sunnites représentés par l’ex-Premier ministre Saad Hariri. Le meurtre a également ravivé la crainte d’une reprise des assassinats ciblés: Mohammad Chatah est la 9e personnalité libanaise hostile au pouvoir syrien et au parti chiite à être assassinée depuis 2005, en plus de trois responsables de sécurité et de l’armée. Pendant les funérailles, la coalition a eu des mots très durs à l’égard du Hezbollah, s’engageant à « libérer » le pays de son arsenal « illégitime », principal pomme de discorde entre les deux camps. Le Hezbollah affirme vouloir garder ses armes pour lutter contre Israël, son ennemi juré. « Nous avons décidé de libérer le pays de l’occupation des armes illégitimes », a lancé Fouad Siniora, un des ténors de la coalition dite du 14 mars. Mohammad Chatah a été enterré à proximité de la dépouille de l’ancien Premier ministre Rafik Hariri, assassiné en 2005, dont il était politiquement proche. Lors d’une allocution, le président Michel Sleiman a lancé un appel au calme et à l’unité. Il a également demandé la formation rapide d’un gouvernement qui puisse travailler pour tous les Libanais. (Belga)

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