Les statistiques belges pointées du doigt, entre autres dans le secteur judiciaire

(Belga) La Belgique manquerait de « culture statistique ». C’est ce que déplore mercredi Philippe Defeyt, économiste et président du CPAS de Namur, dans un entretien à La Libre Belgique. Christophe Mincke, directeur du département criminologie de l’Institut national de Criminalistique et de Criminologie (INCC), contacté par Belga, confirme les manquements. Il en prend pour preuve le secteur de la justice, dont il a étudié les données.

« Actuellement, il est par exemple impossible de réaliser en Belgique des études sur les récidives des personnes condamnées », explique Christophe Mincke. « Est-ce qu’une peine de travail est plus efficace qu’une peine de prison? Il est impossible de le prouver avec des chiffres. » Ce n’est qu’un exemple. Plusieurs éléments expliquent la difficulté de réaliser des études statistiques valables. « Les banques de données se sont développées de manière anarchique, chaque maillon de la chaîne a son propre système. Il nous a manqué un plan d’informatisation cohérent au moment de la numérisation des données », constate Christophe Mincke. « Si quelqu’un est arrêté, il entre dans les fichiers de la police. Si on le juge, il sera inscrit dans la base de données de la juridiction. Si la personne finit en prison, l’administration pénitentiaire l’enregistrera dans ses données, etc. Il y a une dizaine de banques de données différentes dans la justice belge, qui ne sont pas coordonnées. » Avec son équipe, il a réalisé une étude sur la coordination de ces bases. « Nos recommandations finales ont été transmises aux autorités l’année dernière. Une d’entre elles est de définir un identifiant unique pour toutes les banques de données. Maintenant, on attend. » (Belga)

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