Les socialistes veulent que les « saignées » sociales cessent

(Belga) Pratiquer des saignées n’a jamais soigné personne, et ce n’est pas en saignant les Européens qu’on ramènera la croissance, ont affirmé les têtes de liste socialistes belges aux élections européennes, Kathleen Van Brempt (sp.a) et Marie Arena (PS). Elles tenaient une conférence de presse vendredi en marge de la manifestation européenne contre le dumping social.

Marie Arena a d’abord fustigé les politiques conservatrices et libérales européennes « qui se sont soldées par un échec ». « Au 18e siècle, on soignait les gens avec des saignées. Il a fallu attendre 1877 pour qu’un médecin, Raspail, dise que cela ne servait à rien », a-t-elle commenté, posant les socialistes en « Raspail du 21e siècle ». « Ca ne sert à rien de saigner les gens, le principe d’austérité doit disparaître. » Renoncer à l’austérité pour privilégier des politiques de relance et des investissements publics est un choix politique, et c’est possible, a insisté la tête de liste PS. Les socialistes veulent également lutter contre le dumping social, cette « machine à broyer les travailleurs ». Kathleen Van Brempt et Marina Arena ont plaidé pour que la directive européenne sur le détachement des travailleurs soit remise sur la table et revue, pour augmenter notamment la protection sociale accordée aux travailleurs. « Nous avions accepté que Barroso rempile pour un second mandat à condition qu’il revoie cette directive et il a mangé sa parole », a regretté Mme Van Brempt. Les socialistes proposent que les travailleurs détachés dans un pays où la protection sociale est plus élevée que chez eux soient soumis aux cotisations du pays d’accueil et que ces cotisations soient ensuite reversées au pays d’origine, afin d’y financer pensions et prestations sociales. Le secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats Patrick Itschert a plaidé pour une sortie « par le haut » de la crise, avec la création d’emplois de qualité. Créer des emplois précaires et sous-payés, « c’est faire le lit de l’extrême-droite », a-t-il estimé. C’est pour cela qu’il est « important de prendre le pouvoir » à la Commission européenne, a renchéri Kathleen Van Brempt. « Martin Schulz (candidat des socialistes européens à la présidence de la Commission, ndlr) s’est engagé à revoir la directive sur le détachement. » (Belga)

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