Les shebab se financent en partie par le trafic d’ivoire

(Belga) Les shebab somaliens, responsables de l’attaque du centre commercial de Nairobi, se financent en partie grâce au trafic d’ivoire généré par le braconnage des éléphants en Afrique de l’Est, affirme l’ONG Elephant Action League (EAL).

Andrea Crosta, directeur d’EAL contacté jeudi par l’AFP, assure avoir mené, avec un autre membre de son ONG, une enquête de plusieurs années sur le trafic d’ivoire, pour découvrir l’implication des shebab. Il affirme, dans un article publié par EAL en 2012, que « le trafic (de l’ivoire) pourrait représenter jusqu’à 40% des fonds » des shebab. « Contrairement à d’autres milices, les shebab ne tuent pas d’éléphants », a-t-il indiqué jeudi, contacté aux Pays-Bas où il réside: « Ils font juste le commerce de l’ivoire (…) Certains trafiquants au Kenya préfèrent vendre aux shebab, non seulement parce qu’ils payent bien, mais parce que ça évite les tracas et les risques pour sortir l’ivoire du pays ». « Nous demandons à la communauté internationale de commencer à considérer tous les trafiquants d’ivoire (et de corne de rhinocéros), les commerçants, les acheteurs et même les gouvernements comme des complices de facto de massacres, d’exploitation de l’être humain et même de terrorisme », dit M. Crosta. L’argent de l’ivoire, affirmait EAL en 2012, « permet aux shebab d’avoir la mainmise sur de jeunes soldats, dont beaucoup n’ont pas de motivation idéologique ». Avant l’intervention militaire africaine en Somalie, « entre une et trois tonnes d’ivoire, d’un montant estimé à 200 dollars par kilo, (transitait) chaque mois par les ports de Somalie du sud ». (Belga)

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