Les pensées du défunt président turkmène ne seront plus étudiées à l’école

(Belga) Les élèves au Turkménistan ne vont plus étudier à l’école le Roukhnama, le livre de pensées du président excentrique Saparmourat Niazov mort en 2006, a annoncé vendredi le ministère de l’Education de ce pays d’Asie centrale.

« Dès le début de la nouvelle année scolaire, le Roukhnama ne sera plus enseigné », a affirmé le ministère. En 2011, le gouvernement du Turkménistan avait déjà supprimé l’examen du Roukhnama, considéré autrefois comme le « guide spirituel » des Turkmènes et obligatoire pour les lycéens de terminale. L’étude de ce recueil poétique philosophico-religieux composé de deux tomes, que Niazov avait fait traduire en une trentaine de langues entre 2001 et sa mort, sera remplacé dans le programme scolaire par des cours de culture turkmène et mondiale. Le défunt président à vie -qui se faisait appeler Turkmenbachi (chef de tous les Turkmènes)- avait aussi rebaptisé le mois de septembre « roukhnama » (janvier était devenu turkmenbachi) et il avait fait mettre en orbite autour de la Terre un exemplaire de cet ouvrage. Selon Niazov, « celui qui lit trois fois le Roukhnama enrichit sa spiritualité, devient plus intelligent, fait la différence entre le bien et le mal, prend conscience de la providence divine et va directement au paradis ». A l’époque de Niazov, l’examen du Roukhnama était également obligatoire aux entretiens d’embauche, en particulier pour les fonctionnaires. Avec l’arrivée au pouvoir de l’actuel président turkmène, Gourbangouly Berdymoukhamedov, après le décès en 2006 de son excentrique prédécesseur, l’intérêt envers ce livre a nettement baissé, et le Roukhnama n’est plus en vente dans les librairies publiques. M. Berdymoukhamedov est également revenu sur quelques-unes des décisions les plus fantaisistes de Turkmenbachi, en réintroduisant notamment l’ancien calendrier et démontant une statue en or de Niazov qui tournait sur elle-même pour être face au soleil. Les détracteurs de Berdymoukhamedov, à la fois président, chef du gouvernement et général de l’armée, l’accusent cependant d’avoir peu à peu mis en place son propre culte de la personnalité, même s’il reste moins excentrique. (Belga)

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