Les migrantes victimes de violences en Belgique craignent l’expulsion

(Belga) Le risque d’expulsion empêche de nombreuses femmes migrantes victimes de violence intrafamiliale en Belgique d’obtenir la protection dont elles ont besoin, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié jeudi, en prévision de la Journée des femmes en Belgique qui aura lieu le 11 novembre 2012.

Le rapport a décelé plusieurs lacunes dans la protection des femmes migrantes victimes de violence intrafamiliale. Les femmes qui migrent vers la Belgique pour rejoindre un mari ou un partenaire et les migrantes sans-papiers peuvent être menacées d’expulsion si elles dénoncent la violence pendant la période où leur statut est en cours de validation. Et les victimes de violence intrafamiliale n’ont pas suffisamment accès à des refuges. « La Belgique doit faire en sorte que chaque femme qui est victime de violence intrafamiliale puisse obtenir l’aide dont elle a besoin, quel que soit son statut », réagit Liesl Gerntholtz de HRW. La Belgique n’a pas encore ratifié la convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, constate l’association. HRW demande aux autorités belges de réformer la loi relative à l’Accès au territoire, au séjour, à l’établissement et à l’éloignement des étrangers afin que les migrantes en situation irrégulière victimes de violence intrafamiliale puissent demander un permis de séjour pour raisons humanitaires et que l’expulsion soit suspendue jusqu’à ce qu’une décision soit prise. Les migrantes dont les droits de résidence dépendent de leur relation avec un partenaire violent doivent avoir la possibilité de faire une demande indépendante de permis de séjour, estime également l’association. Enfin, HRW réclame des fonds publics pour garantir l’accès aux refuges pour les femmes victimes de violence qui en ont besoin, quel que soit leur statut. (MUA)

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