Les jeunes agriculteurs entre colère et peur

(Belga) De nombreux enfants d’agriculteurs se sont déplacés à Bruxelles lundi et mardi pour y faire entendre leurs voix et exiger des instances européennes des perspectives d’avenir. « Nous partageons tous le rêve de reprendre l’exploitation de nos parents. Mais les politiciens cassent une passion qui vit dans nos entrailles », ont expliqué de jeunes agriculteurs belges.

« Nos parents tentent même de nous dissuader de reprendre l’activité. Il se disent que nous nous en sortirons jamais avec toutes les nouvelles normes », raconte Gilles, Hervien de 25 ans. « Ne vous méprenez pas. Demain, je peux trouver un autre boulot. Les entreprises sont attirées par les enfants de fermiers. Elles savent que ce sont des jeunes qui bossent. » Se diversifier, une solution souvent avancée pour dépasser le problème de production du lait. « Vous savez quels investissements sont nécessaires pour produire son propre fromage? Et tous les fermiers ne savent pas ouvrir un gîte tout de même? », interroge Jean-François, 22 ans. L’absence de solutions pousse ces jeunes éleveurs à la colère. « Ces deux journées furent pacifiques car nous voulons maintenir une bonne image dans la population. Mais, la prochaine visite sera moins courtoise! » Des jeunes qui appellent d’ailleurs les citoyens à lutter avec eux. « Ce combat les concerne directement. Veulent-ils que toute la nourriture soit produite et importée par des grands groupes agro-alimentaires? » Les jeunes agriculteurs l’ont répété, mardi: il s’agit du combat pour que l’alimentation ne devienne pas un luxe dans le futur. (MUA)

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