Les contrôles pour le remboursement de médicaments pénalisent patients et pharmaciens

(Belga) Le renforcement des contrôles pour le remboursement de certains médicaments entraîne des retards importants ainsi que des difficultés financières pour les pharmaciens et les patients, révèle une enquête nationale de l’Association Pharmaceutique Belge (APB), la fédération nationale des unions professionnelles belges des pharmaciens d’officine indépendants. Cette situation devient intenable, regrette l’association.

Au mois d’avril, l’Institut national d’assurance maladie invalidité (Inami) a décidé de renforcer les contrôles sur les demandes de remboursement de médicaments onéreux, notamment utilisés pour le traitement du diabète, des troubles cardiaques, du cancer ou de la maladie d’Alzheimer. A cause de contrôles plus stricts, « les demandes sont approuvées avec de plus en plus de retard, voire rejetées », déplore l’APB. Ces conséquences négatives concerneraient particulièrement les patients chroniques et les quartiers défavorisés. « Les personnes qui n’ont qu’une petite pension pour vivre ne peuvent pas payer le prix plein de ces médicaments chers. Que faites-vous en tant que pharmacien? Renvoyez-vous le patient chez lui les mains vides avec pour conséquence une interruption de son traitement?  » D’après l’enquête nationale de l’APB, 90% des pharmaciens délivrent quand même le médicament en ne faisant payer que le ticket modérateur. « Ils le font dans l’intérêt du patient, même si cela peut leur coûter très cher », justifie l’APB. « Si l’attestation est refusée, l’argent avancé est perdu. La continuité des soins est alors menacée. » L’enquête nationale de l’APB, à laquelle 414 pharmacies ont participé, dévoile des pertes potentielles de 1.625 euros en moyenne par pharmacie. (CHARLY TRIBALLEAU)

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