Les bijoutiers anversois achètent massivement en noir

(Belga) La justice a mis au jour l’existence d’un vaste marché noir auquel participent des dizaines de bijoutiers anversois, selon l’édition du Tijd de samedi. Les principaux suspects, qui ont des liens avec la mafia italienne, se sont retrouvés par hasard dans le collimateur, au détour d’une autre enquête sur un carrousel TVA. Sans cela, ils n’auraient pas été inquiétés, étant donné qu’ils n’ont, officiellement, pas de société en Belgique.

Généralement, la comptabilité des bijoutiers anversois est habilement truquée, écrit le Tijd, de sorte qu’il est très rare que la justice puisse mettre la main sur des irrégularités. Dans l’affaire mise au jour, les suspects, des vendeurs d’Arezzo fournissaient leurs bijoux à deux sociétés établies au Royaume-Uni. La justice a découvert que la vente était fictive, les sociétés en question appartenant aux grossistes toscans. Les sociétés n’étaient que des boîtes aux lettres parmi 600 autres établies à la même adresse. Ainsi, la TVA n’était pas due en Italie car les marchandises étaient destinées à un autre pays de l’Union européenne dans lequel elles restaient à l’abri des contrôles. Mais en réalité, les bijoux étaient acheminés à Anvers par sacs entiers, où de simples bureaux fonctionnaient avec un personnel réduit; une secrétaire suffisait. Des dizaines de bijouteries ont été approvisionnées via ce système. Les bijoux étaient achetés au noir, à un prix particulièrement bas. Plusieurs gérants ont admis les faits au juge d’instruction et des bijoux ont été saisis dans une série de magasins. Parmi les six principaux suspects, presque tous Italiens, deux ont été livrés à la Belgique grâce à un mandat d’arrêt européen. (Belga)

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