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Le wi-fi, nouvelle manche du match VOO/Belgacom

Après la téléphonie, la télévision et l’accès à Internet, c’est sur le terrain du wi-fi que Belgacom et VOO vont s’affronter. Objectif : séduire les abonnés avec de l’Internet mobile gratuit.

Il suffit de traverser un centre-ville avec un smartphone pour noter le nombre croissant de réseaux wi-fi. Problème : la quasi-totalité sont ceux de particuliers et sont protégés par un mot de passe. D’où l’idée de créer une communauté basée sur le partage : si un abonné accepte d’ouvrir sa connexion aux autres, ceux-ci font de même avec lui. C’est grâce à ce système que Belgacom et VOO vont bâtir deux réseaux couvrant la majorité des zones habitées.
Chez Belgacom, l’opération ne nécessite qu’une modification logicielle du terminal des abonnés, laquelle se fait à distance et sans intervention de l’utilisateur. « Nous venons de procéder aux premières mises à jour, explique le porte-parole, Haroun Fenaux. 100 000 modems seront rapidement transformés en bornes relais et 500 000 autres le seront dans le courant de l’année prochaine. » Ce réseau devrait suffire à « arroser » une bonne part des abonnés en déplacement et leur permettre de l’utiliser gratuitement, comme s’ils étaient chez eux.

VOO prépare la riposte mais reste très discret quant aux détails. « Nous lancerons un système similaire dans les prochains mois », se contente de préciser la porte-parole, Marie-Pierre Dinsart. A l’évidence, le câblo-opérateur francophone mènera le combat avec son alter ego flamand Telenet, de manière à constituer un réseau à l’échelle nationale. En revanche, pas un mot sur un éventuel débordement des frontières belges, tel qu’annoncé par son concurrent. Belgacom s’est en effet entendu avec Fon, une communauté qui fédère plus de 4 millions de réseaux wi-fi dans le monde : ses abonnés pourront se connecter gratuitement à des modems dans le monde entier, notamment à ceux des clients de SFR, en France, et de BT, au Royaume-Uni.

Belgacom et VOO/Telenet seront probablement seuls sur le ring, les autres opérateurs ne comptant pas assez d’abonnés à Internet que pour bâtir un réseau suffisamment dense. « Nous nous sommes néanmoins penchés sur le projet, précise Florence Muls, responsable de la communication chez Base. Mais il nous semble que la faible portée du wi-fi particulier ne puisse garantir un service optimal. » Même son de cloche chez Mobistar où l’on dit privilégier la 4G, la prochaine norme d’échange de données par téléphonie mobile qui sera dix fois plus rapide que la 3G actuelle.

Payante, celle-ci ne risque- t-elle d’ailleurs pas d’être cannibalisée par le développement du wi-fi gratuit ? « Pas du tout, répond un spécialiste du dossier chez Belgacom. Non seulement elle est la seule à fonctionner partout et de manière mobile mais, en plus, le wi-fi devrait inciter les utilisateurs à acquérir le réflexe Internet en toutes circonstances. Même lorsqu’ils n’auront pas d’alternative à la 3G payante. »

LAURENT HOVINE

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