Caméra de surveillance © iStockPhoto

Le site recensant les caméras de surveillance à travers le monde va-t-il trop loin ?

Stagiaire Le Vif

Sensibiliser les gens à la nécessité de changer le mot de passe par défaut des différents appareils d’enregistrement est une chose, offrir au monde entier un regard sur l’intimité des familles en est une autre…

Il y a quelques semaines, un site russe était mis en ligne et permettait aux internautes de regarder les enregistrements de milliers de caméras de sécurité à travers le monde. Le but, selon les créateurs du site, était de sensibiliser le grand public quant à la nécessité de changer leur mot de passe par défaut, les caméras ciblées ayant toutes gardé ce mot de passe (de type « admin » ou encore « 1234 »).

Si le site, qui non seulement mettait en ligne les images mais en plus donnait leur position exacte, créait déjà la polémique, pouvant servir des personnes mal intentionnées, cette polémique redouble aujourd’hui. En effet, si jusqu’à présent il s’agissait principalement des caméras placées en extérieur qui étaient ciblées, le site va plus loin en proposant désormais des images provenant de caméras placées à l’intérieur d’habitations. Une intrusion flagrante dans la vie privée de plusieurs milliers de personnes.

Le scandale met sous pression autant les créateurs du site que les sociétés ayant conçu les caméras incriminées. Trois parmi elles se démarquent particulièrement : Foscam, Panasonic et Linksys. Un porte-parole de cette dernière assure à la BBC que son entreprise fait tout ce qui est en son pouvoir pour identifier les caméras présentes sur le site, tout en précisant que le sentiment général est que ce sont de vieux modèles qui ne sont plus fabriqués. Les nouveaux modèles, explique-t-il, affichent à chaque connexion un message à l’utilisateur pour lui faire remarquer que le mot de passe par défaut n’a pas été changé et qu’il faudrait remédier à la situation.

Du côté du Royaume-Unis, où pas moins de 500 caméras sont répertoriées sur le site en question, le commissaire à l’information a déclaré avoir contacté les autorités russes pour qu’elles ferment le site. Il en appelle également à la vigilance de ses concitoyens, les priant de changer le mot de passe de leurs appareils et de les sécuriser au maximum.

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