Le patron du SPF Economie tire la sonnette d’alarme face à l’austérité: l’Etat est menacé

(Belga) « Si on nous impose de nouvelles coupes budgétaires, nous allons toucher aux fonctions essentielles de l’Etat », avertit le président du Comité de direction du SPF Economie Jean-Marc Delporte dans un entretien publié vendredi sur internet par Trends/Tendances.

« Bien sûr, tout le monde doit faire des économies », admet-il. « Mais au fédéral, on fait tout ce qui est possible. En 2012, nous avons été contraints de diminuer nos frais de 17 %, nos investissements de 20 % et la masse salariale de 2 %. Si on nous impose de nouvelles coupes budgétaires, nous allons toucher aux fonctions essentielles de l’Etat » souligne ce grand commis de l’Etat. « Dans mon département, nous exerçons des missions d’intérêt public essentielles pour la bonne marche de l’économie », précise-t-il, évoquant « l’inspection économique avec l’exemple récent du contrôle de la viande, la certification en matière économique, la gestion des brevets, l’approvisionnement énergétique du pays… » Face à cela, prévient-il, « si nos budgets diminuent, nous devrons un jour faire des choix et peut-être abandonner certaines activités ». Le patron du SPF Economie se montre également critique vis-à-vis du secrétaire d’Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert, partisan de l’évaluation permanente des fonctionnaires. « Je ne suis pas contre l’évaluation, ni même contre la variation de la rémunération en fonction d’objectifs définis. Le problème, c’est que l’on veut tout normer. Sous l’impulsion du secrétaire d’Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert et du gouvernement, les évaluations se sont multipliées. Nous sommes entrés dans une logique de mesures tous azimuts qui ne produisent pas les effets escomptés », constate Jean-Marc Delporte. Ainsi, fait-il observer, au SPF Finances, où il a été cadre pendant plusieurs années, « on augmente chaque année de 10 % le nombre de contrôles à réaliser, mais les recettes récupérées n’augmentent pas nécessairement, l’année passée, elles ont même diminué ». Selon Jean-Marc Delporte, « on encourage les fonctionnaires à suivre toute une série de formations, notamment en management, mais on oublie de les former et surtout de les évaluer essentiellement sur la matière qu’ils traitent ». Résultat: « le niveau général de compétence peut diminuer par découragement ». (Belga)

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