Le lien entre pesticides et maladie de Parkinson au c½ur d’un débat à Louvain-la-Neuve

(Belga) Si le nombre de patients atteints de la maladie de Parkinson augmente ces dernières années, ce n’est pas directement en raison de l’augmentation de l’espérance de vie mais surtout parce que la maladie est mieux soignée, estime le neuropsychiatre Jean-Emile Vanderheyden. En Belgique, entre 30.000 et 50.000 personnes sont concernées par cette pathologie, rappelle mercredi l’Association Parkinson, à la veille de la Journée mondiale consacrée à cette maladie.

Le pic de départ statistique de la maladie est situé entre 55 et 60 ans. Il y a cinquante ans environ, les patients mourraient une dizaine d’années après le diagnostic. Aujourd’hui, la maladie peut être contrôlée, soulagée, freinée et les patients peuvent facilement vivre jusqu’à 20 ou 30 ans après le diagnostic, avec un handicap progressif, explique M. Vanderheyden. « On soulage beaucoup mieux les patients et ils finissent par mourir d’autre chose », ajoute-t-il. Il existe actuellement une série de traitements de différentes natures contre cette maladie neurodégénérative chronique mais ils n’agissent que sur certains symptômes, permettant d’améliorer la qualité de vie des malades sans pour autant mener à la guérison. Si la maladie de Parkinson n’est pas directement mortelle, il existe « des formes très virulentes de la maladie qui répondent mal aux médicaments actuels », précise Lionel Crasson, de l’ASBL Association Parkinson. Les complications qui résultent de la diminution des mouvements automatiques, par exemple, peuvent parfois être fatales. Développer la maladie « peut être très très invalidant au quotidien », résume M. Crasson. A l’occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, l’ASBL organise un débat le 20 avril prochain sur le lien éventuel de causalité entre les pesticides et la maladie. En France, certains pesticides ont été pointés du doigt récemment. Il y a un peu moins d’un an, entrait en vigueur un décret qui reconnaît la maladie de Parkinson comme maladie professionnelle pour un agriculteur et établit explicitement un lien de causalité entre cette pathologie et l’usage des pesticides. Ces cas sont toutefois « anecdotiques », selon le docteur Vanderheyden qui précise que pour une de ces situations en France, l’agriculteur avait bu l’eau d’un puits dans lequel les pesticides étaient parvenus, par percolation, dans l’eau consommée. Si des facteurs extérieurs peuvent bien favoriser le développement de la maladie de Parkinson, pour le neuropsychiatre, la cause génétique reste la principale explication et son ampleur est variable selon les zones géographiques. Les cas familiaux représentent ainsi 10% des cas de Parkinson en Belgique, pour 30% en Italie et 50% dans le Maghreb. Le débat organisé par l’Association Parkinson se tiendra le samedi 20 avril dans l’Aula Magna de Louvain-la-Neuve et mettra en présence Gaëtan Garraux, neurologue au CHU de Liège, et Bruno Schiffers, responsable du Laboratoire de Phytopharmacie au sein de l’Unité « Analyse Qualité Risque » de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège). (Belga)

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