Le groupe Spinelli veut promouvoir une nouvelle convention européenne

(Belga) Le groupe Spinelli de fédéralistes européens compte promouvoir dans les prochains mois l’idée de convoquer une nouvelle convention européenne pour rédiger une loi fondamentale pour l’Union.

Ce groupe de politiciens et d’intellectuels, créé en 2010 par les libéraux Guy Verhofstadt et Sylvie Goulard, ainsi que les Verts Daniel Cohn-Bendit et Isabelle Durant, veut profiter des discussions actuelles sur la crise de la zone euro pour relancer le projet fédéral en Europe. Il a chargé quatre députés européens de rédiger un document pour ouvrir la voie à ce processus. Les propositions seront débattues en public, le 25 mars, lors d’une conférence intitulée ironiquement « Le fédéralisme expliqué aux enfants et aux chefs d’État et de gouvernement ». Le Premier ministre britannique « David Cameron aura un professeur particulier », a ironisé mardi Daniel Cohn-Bendit lors d’un déjeuner de presse. L’idée d’une nouvelle convention circule depuis un certain temps dans les cénacles pro-européens. Le groupe Westerwelle de 11 ministres des Affaires étrangères l’a déjà évoquée. Il s’agirait de réunir une large assemblée constituante afin de dégager un consensus autour d’une révision des traités. Pareille convention avait déjà été initiée en 2001, avec la déclaration de Laeken adoptée sous présidence belge alors que le même Guy Verhofstadt était Premier ministre. Après deux ans de travaux, cette convention avait présenté un projet de Constitution, rejeté par référendum en France et aux Pays-Bas. La Constitution avait été amendée, pour devenir le traité de Lisbonne. Après l’entrée en vigueur de ce traité en 2009, les dirigeants européens s’étaient promis de tourner la page des réformes institutionnelles, mais la crise de la zone euro a changé la donne, en mettant en évidence les grande faiblesses des institutions. Une nouvelle modification des traités est désormais sur la table, même si le flou règne encore sur les moyens et les objectifs. Si certains pays de la zone euro envisagent de lier leurs destins beaucoup plus étroitement, le Royaume-Uni veut au contraire se séparer davantage de l’Europe. Beaucoup de gouvernements privilégient par ailleurs la voie de négociations entre États, tandis que d’autres appellent à un processus plus inclusif, comme une convention. (BENOIT DOPPAGNE)

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