Le gouvernement turc va réformer sa législation antiterroriste

(Belga) Le gouvernement islamo-conservateur turc doit soumettre dans les prochains jours au Parlement une réforme de sa législation antiterroriste qui devrait se traduire par la remise en liberté de plusieurs centaines d’activistes kurdes.

« Les dispositions que nous avons préparées devront permettre à la Turquie d’avancer dans la voie de l’Etat de droit et d’élargir la liberté d’expression », a expliqué mercredi le ministre de la Justice, Sadullah Ergin. M. Ergin a précisé que ce « paquet législatif », le quatrième du genre depuis 2010, doit permettre de rapprocher les lois antiterroristes turques de la norme européenne et éviter les nombreux procès en violation des libertés individuelles intentés à son pays devant la Cour européenne des droits d’Homme (CEDH). Le texte qui sera soumis aux députés prévoit notamment de faire une nette distinction entre l’appartenance à une organisation clandestine et le simple soutien de sa cause, a souligné une source parlementaire. Cette précision devrait aboutir à la libération, selon la presse turque, de près d’un millier de prisonniers kurdes détenus pour appartenance au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux autres pays, sous le prétexte d’avoir défendu ses idées. Lors d’une visite à Ankara la semaine dernière, le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, avait exhorté Ankara à changer de « fond en comble » ses lois antiterroristes, en vertu desquelles de nombreux journalistes sont incarcérés. La réforme intervient alors que les autorités d’Ankara ont renoué le dialogue avec le chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan, dans l’espoir de mettre un terme à un conflit qui a provoqué la mort de 45.000 personnes depuis 1984. (MUA)

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