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Le gouvernement n’a pas dégagé les moyens promis pour la cybersécurité

Le Vif

Les dix millions d’euros promis par le gouvernement fédéral afin d’améliorer la cybersécurité en Belgique n’ont pas été libérés, rapporte De Tijd jeudi.

Le porte-parole du Premier ministre Elio Di Rupo concède que le montant budgeté de 10 millions d’euros n’a pas été partagé entre les différents services qui en ont besoin en raison d’un « manque de temps ».

Le Comité R, qui chapeaute le renseignement en Belgique, avait averti en 2011, bien avant les révélations d’Edward Snowden, que la Belgique affichait de grosses lacunes en matière de cybersécurité.

Le gouvernement Di Rupo avait pris en considération les recommandations du Comité R dans son accord de gouvernement et une nouvelle stratégie avait été mise au point afin de sécuriser les systèmes et réseaux informatiques belges.

Quelques semaines avant les élections cependant, les moyens promis n’ont toujours pas été dégagés. Seule la mise sur pied d’un Cybersecuritycentrum a été approuvée en deuxième lecture lors du dernier conseil des ministres avant d’être envoyée au Conseil d’Etat.

« Extrêmement inquiétant », selon Denis Ducarme

Le député sortant Denis Ducarme (MR) a indiqué jeudi être « effaré » d’apprendre que les moyens promis pour lutter contre la cybercriminalité n’avaient finalement pas été libérés faute de temps.

« C’est extrêmement inquiétant sur un dossier aussi sensible », réagit Denis Ducarme, regrettant de ne plus pouvoir interpeller le gouvernement à la Chambre depuis la dissolution des assemblées.

Le député dispose cependant de relais au sein du gouvernement, dont le ministre du Budget Olivier Chastel. « Je prendrai les contacts pour voir ce qu’il en est mais il s’agit d’un des rares dossiers dont le Premier ministre était en charge personnellement. Aller se plaindre aux Nations-Unies ne suffit pas », estime le député MR.

« Porte ouverte aux espions et pirates informatiques », dénonce Ecolo

Ecolo a dénoncé jeudi l’abandon par le gouvernement fédéral de sa promesse de dégager 10 millions d’euros pour lutter contre la cybercriminalité, promesse qui selon les Verts constituait déjà un « écran de fumée ».

Rappelant les affaires qui ont menacé la cybersécurité du pays et les soupçons pesant sur la NSA américaine (dont on n’a pipé mot lors de la visite du président américain Barack Obama), le GCHQ britannique et le système PRISM, le sénateur sortant Benoît Hellings est d’avis que « l’amateurisme est total » dans le chef du gouvernement.

Au-delà de l’absence des moyens, Ecolo rappelle également que la lutte contre la cybercriminalité est aussi une question de méthode. A cet égard, il invite les autorités officielles à privilégier les « logiciels libres ». Il dénonce une nouvelle fois le vote d’un certain nombre de lois potentiellement « liberticides » (collecte systématique des données téléphoniques et internet, base de données de la police…) alors même que l’État ne se protège pas contre le vol informatique. Les Verts appellent à corriger cette situation lors de la prochaine législature.

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