Le gouvernement irakien tend la main aux anciens cadres du régime de Saddam

(Belga) Le gouvernement irakien a dévoilé dimanche une batterie de mesures qui, si elles sont adoptées par le Parlement, permettront à d’anciens cadres du parti Baas du défunt régime de Saddam Hussein d’intégrer la fonction publique, répondant ainsi à une demande-clé des manifestants sunnites.

Les protestataires sunnites qui manifestent depuis plus de trois mois au nord et à l’ouest du pays jugent que les autorités s’en prennent de façon injustifiée et systématique aux anciens cadres du parti Baas, interdit depuis l’invasion de l’Irak il y a tout juste dix ans. La proposition de loi adoptée par le gouvernement dimanche permettrait aux anciens chefs de groupes, ou « firqa », un échelon relativement élevé dans la hiérarchie baassiste, d’intégrer ou de réintégrer la fonction publique. Les « Feddayin de Saddam », l’ancienne garde rapprochée d’Oudaï, fils redouté de l’ancien dictateur, pourraient, eux, bénéficier d’une retraite. Enfin, seules les personnes placées sur liste noire d’ici la fin de l’année seraient bannies de la fonction publique. « Le gouvernement a adopté aujourd’hui un important amendement à la loi sur la responsabilité et la justice », a estimé le vice-Premier ministre Saleh Moutlak dans un communiqué. La « loi sur la responsabilité et la justice » encadre le processus de débaassification et « a exclu nombre de gens talentueux et empêché le pays de (profiter) de leurs services », a-t-il souligné. Les détracteurs de l’actuel arsenal législatif estime qu’il est utilisé de façon beaucoup trop élastique et tend à être utilisé systématiquement contre la minorité sunnite, dont Saddam Hussein était issu. (MUA)

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