Le dissident cubain Farinas reçoit son Prix Sakharov après deux ans d’attente

(Belga) Deux ans et demi après avoir été distingué, le dissident cubain Guillermo Fariñas a reçu mercredi à Strasbourg le Prix Sakharov du Parlement européen, en soulignant que son pays, toujours soumis à l’arbitraire, avait encore un long chemin à parcourir vers la démocratie.

Faute d’autorisation de quitter le territoire cubain, l’opposant anti-castriste n’avait pu se rendre à Strasbourg en décembre 2010 pour y recevoir ce prix, décerné chaque année depuis 1988 par le Parlement européen à des personnes ou à des organisations qui oeuvrent en faveur des droits de l’Homme et des libertés fondamentales. Il a pu depuis bénéficier d’une nouvelle loi, en vigueur depuis janvier dernier, qui dispense les Cubains désireux de voyager à l’étranger de solliciter un permis de sortie – lequel était systématiquement refusé aux opposants notoires. M. Fariñas, qui a mené 23 grèves de la faim depuis une vingtaine d’années, a cependant souligné que sa présence en Europe ne signifiait pas que la situation ait « fondamentalement changé » à Cuba. « Tous les Cubains continuent d’être soumis à l’arbitraire d’un gouvernement qui considère la déclaration universelle des droits de l’homme comme une propagande ennemie », a martelé l’opposant de 51 ans. « Les arrestations vont se poursuivre, comme les menaces, les coups et les emprisonnements », a-t-il prédit. Plus de 6.600 personnes ont été arrêtées de manière arbitraire l’an dernier à Cuba, soit « 50% de plus qu’en 2011 », a observé de son côté l’un des vice-présidents du Parlement européen, Gianni Pittella, en remettant le prix à l’opposant. M. Fariñas a par ailleurs appelé les Européens à la fermeté face au régime autocratique d’Alexandre Loukachenko au Bélarus. « Toutes les dictatures essayent de trouver des complices, de contaminer leurs voisins. En Europe, vous avez encore une honte, c’est le Bélarus », a souligné l’opposant, qui dit avoir rencontré récemment le dissident bélarusse Alexandre Milinkevitch, lui-même titulaire du Prix Sakharov en 2006. « Je demande l’aide, la solidarité pour ces êtres humains qui comme nous se heurtent à la dernière dictature communiste de nos continents », a dit M. Fariñas, qui a mis en garde contre toute « Realpolitik ». (Belga)

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