Le cercle des destinataires officiels était limité et fondé, selon Turtelboom

(Belga) Le cercle des destinataires officiels des deux rapports de la Sûreté de l’Etat ayant récemment fait l’objet de fuites dans la presse était limité et fondé à les recevoir, a indiqué jeudi la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, déplorant toutefois les fuites dans la presse.

Le premier, répercuté à la mi-décembre, traitait de l’infiltration de l’Eglise de scientologie dans la communauté congolaise de Bruxelles. Le second, début février, abordait plus généralement la manière dont cette secte, poursuivie en tant qu’organisation criminelle, cherche à nouer contact avec des responsables politiques. Interrogée en commission de la Chambre, la ministre de la Justice a rappelé que les contacts évoqués ne signifiaient pas un soutien des personnes nommées à l’organisation. Mme Turtelboom (Open Vld) a assuré que la Sûreté ne suivait pas de responsables politiques du fait de leur fonction et jugé qu’il ne s’agissait certainement pas de « screening » ni d’observation. Il n’en reste pas moins qu’à ses yeux, deux « fuites flagrantes » se sont succédé rapidement. Mme Turtelboom a elle-même reçu le premier rapport, de même que cinq destinataires des Affaires étrangères. Le second a été reçu par 43 agents. Le cercle des destinataires est donc limité et exclusivement constitué de responsables hauts placés disposant des habilitations appropriées, selon la ministre. Elle a rappelé que c’est la Sûreté qui détermine elle-même qui peut recevoir les rapports. Quoi qu’il en soit, la publication des informations sur la place publique est « déplorable » et peut s’avérer dangereuse pour les informateurs, l’Etat et sa crédibilité auprès des services secrets étrangers, sans compter l’influence sur les procédures judiciaires en cours, a-t-elle relevé. L’enquête sur l’origine des fuites se poursuit. La Sûreté de l’Etat a porté plainte et le Comité R est saisi du dossier de même que l’Autorité nationale de sécurité des Affaires étrangères. Interrogée à ce sujet, Mme Turtelboom a précisé que le Palais royal ne recevait pas tous les rapports de la Sûreté. Elle examinera si la liste des destinataires de documents confidentiels peut être limitée. Elle propose aussi de dépersonnaliser les rapports ou, à tout le moins, de préciser à quelles conditions des noms peuvent y être cités. (VIM)

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