La voix des femmes afghanes entendue dans une procédure d’expulsion

(Belga) Le Conseil du contentieux des étrangers a décidé, vendredi matin, de réexaminer sur le fond le dossier de la famille sikh Khurana qui risque une expulsion en Afghanistan. Environ 130 personnes, selon l’estimation des policiers de la zone Bruxelles-Nord, ont manifesté leur soutien à cette famille devant le tribunal, rue Gaucheret, à Schaerbeek.

Lors de la manifestation, les destins qui se jouent au tribunal ont été mis en scène. Vêtue de la tenue de chirurgienne qu’elle rêve d’endosser, la jeune-fille de 17 ans, Jagdeep, a été confrontée à son avenir en burqa, imposé en cas d’expulsion. « Sans cette mobilisation, le juge n’aurait pas pris le temps de penser à notre situation », fait remarquer Jagdeep qui se réjouit de cette décision inespérée. Sa petite soeur renchérit : « Là-bas, on ne peut pas aller à l’école, mais on a des rêves à réaliser. » L’avocate Selma Benkhelifa relève qu' »on ne peut pas sans arrêt faire de grands discours sur les droits de la femme afghane et ne pas les appliquer chez nous. Le concept de la femme afghane séduit, mais pas la femme réelle. » Elle avance que le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA), qui statue en première instance, se doit de considérer les persécutions liées au genre comme des motifs donnant lieu à la reconnaissance du statut de réfugié. La famille défend également que la communauté Sikh est persécutée en Afghanistan et que les discriminations se sont accentuées avec le conflit. (PVO)

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