La vague de grèves touche à sa fin dans les mines d’Afrique du Sud

(Belga) La vague de grèves sauvages dans les mines d’Afrique du Sud a touché à sa fin cette semaine, après trois mois de révolte sanglante pour les salaires qui a fait une soixantaine de morts et ébranlé durablement l’économie.

A la veille du week-end, le gros des mineurs a repris le travail, alors que plus de 140.000 d’entre eux ont participé à des débrayages sauvages depuis août, surtout dans le platine et l’or. L’un des meneurs les plus durs du mouvement chez Amplats, Mametlwe Sebei, estimait aussi vendredi que « les grèves étaient pratiquement terminées, sauf à Bokoni » où la population s’est solidarisée avec les mineurs accusant la police de brutalités. Le secteur minier, qui représente 9% du PIB sud-africain pour un demi-million d’emplois directs, estime avoir perdu 10 milliards de rands (900 millions d’euros). Après avoir vu exploser les tarifs de l’électricité depuis 2008, le secteur doit maintenant dire adieu aux faibles coûts de main d’oeuvre. Fini aussi le tête-à-tête confortable avec les syndicalistes et apparatchiks du NUM, proches de l’ANC au pouvoir et adeptes d’une forme de cogestion. « Les mineurs ont brisé les chaînes du NUM et pris le contrôle de leur lutte. Ils ont fait plier le management sur les salaires dont on nous répétait sans cesse qu’ils étaient non négociables », selon M. Sebei. Au total, en dehors de tout cadre réglementaire et des mécanismes de la négociation collective, les mineurs de charbon ont obtenu 5% d’augmentation, ceux des mines d’or 8,5 à 11% en plus de leur augmentation annuelle de juillet. Pour le spécialiste des fusions-acquistions Cadiz Corporate Solutions, il ne fait aucun doute que les entreprises vont licencier, une fois qu’elles auront évalué l’impact et le coût à long terme de la crise. (ALEXANDER JOE)

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