La situation en Irak est le résultat de l’inertie internationale sur la Syrie

(Belga) L’ancien émissaire international pour la Syrie a estimé dans un entretien à l’AFP que l’offensive jihadiste en Irak était le résultat de l’inertie de la communauté internationale face au conflit qui ravage la Syrie voisine depuis 2011.

« C’est une règle bien connue: un conflit de ce genre (en Syrie) ne peut pas rester enfermé dans les frontières d’un seul pays », a déclaré M. Brahimi, qui a démissionné en mai après deux ans d’efforts infructueux pour mettre fin à un conflit qui a fait plus de 160.000 morts. La communauté internationale a « malheureusement négligé le problème syrien et n’a pas aidé à le résoudre. Voilà le résultat », a-t-il dit à propos de l’offensive jihadiste menée en Irak par l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui est l’une des forces les plus importantes en Syrie. M. Brahimi a souligné avoir informé dès novembre le Conseil de sécurité de l’ONU et ses interlocuteurs de l’importance prise par l’EIIL, « dix fois plus actif en Irak qu’en Syrie ». « L’action des jihadistes en Irak se fait avec en arrière-plan la guerre civile entre chiites et sunnites », a également dit M. Brahimi. La division confessionnelle en Irak est extrêmement profonde, et la communauté sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, s’estime marginalisée par les autorités, dominées par les chiites depuis l’invasion américaine de 2003 et le renversement du régime baasiste. Certains ne voient donc pas d’un mauvais oeil l’arrivée de jihadistes sunnites pour lutter contre ces autorités si décriées. « Des sunnites vont soutenir les jihadistes, non pas parce qu’ils sont jihadistes mais parce que l’ennemi de mon ennemi est mon ami », a expliqué M. Brahimi. (Belga)

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