La plus haute autorité judiciaire d’Egypte dénonce les décisions de Morsi

(Belga) La plus haute autorité judiciaire d’Egypte a dénoncé samedi les nouvelles prérogatives du président islamiste Mohamed Morsi qui mettent ses décisions à l’abri de recours devant la justice, alors que les juges d’Alexandrie ont proclamé une grève ouverte.

La « déclaration constitutionnelle » annoncée jeudi par la présidence « est une attaque sans précédent contre l’indépendance du pouvoir judiciaire et ses jugements », a déclaré dans un communiqué le Conseil suprême de la justice à l’issue d’une réunion d’urgence. Pour sa part, le Club des juges d’Alexandrie, la deuxième ville du pays, ont annoncé une grève ouverte pour dénoncer cette déclaration par laquelle M. Morsi a renforcé considérablement ses pouvoirs. « Le Club des juges d’Alexandrie annonce la suspension du travail dans tous les tribunaux et les bureaux du procureur dans les provinces d’Alexandrie et Beheira (…) jusqu’à la fin de la crise causée par cette déclaration », a annoncé Mohammed Ezzat al-Agwa, président du Club dans un communiqué. La province de Beheira est proche d’Alexandrie. Jeudi, M. Morsi, issu de la confrérie des Frères musulmans, a décidé de renforcer ses pouvoirs déjà très étendus dans une « déclaration constitutionnelle ». Il disposait déjà du pouvoir exécutif mais aussi législatif, l’Assemblée ayant été dissoute avant son élection en juin. Les nouvelles prérogatives mettent ses décisions à l’abri de recours devant un pouvoir judiciaire avec qui il entretient des relations houleuses. Il a expliqué que le renforcement de ses pouvoirs permettrait d’accélérer les réformes démocratiques. Ces dispositions sont censées durer jusqu’à l’adoption d’une nouvelle Constitution, un processus aujourd’hui enlisé et qui pourrait prendre plusieurs mois. (VIM)

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