« La forteresse Europe tourne le dos aux réfugiés syriens »

(Belga) Les États membres de l’Union européenne n’ont ouvert leurs portes qu’à quelque 12.000 réfugiés syriens parmi les plus vulnérables, soit un peu plus de 0,5% des 2,3 millions de personnes qui ont fui le pays, pointe vendredi l’organisation de défense des droits de l’homme, Amnesty International qui dénonce « le traitement honteux réservé – par l’Europe – aux réfugiés syriens ».

Depuis le début du conflit en 2011, 55.000 Syriens ont demandé l’asile en Europe. Plus de 2,2 millions ont par ailleurs trouvé refuge dans les pays voisins de la Syrie tels que le Liban, la Turquie et l’Egypte, mettant ces Etats sous pression. « L’Union européenne a lamentablement failli à son devoir de fournir un lieu sûr pour les réfugiés qui ont tout perdu, à part la vie. Le nombre de personnes qu’elle est disposée à réinstaller est réellement pitoyable. Les dirigeants d’Europe devraient tous rougir de honte », a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d’Amnesty International. Selon l’organisation, seuls 10 Etats membres ont proposé de réinstaller ou d’accueillir pour des raisons humanitaires des réfugiés venant de Syrie. Dans ce cadre, l’Allemagne – qui s’est engagée à accueillir 10.000 réfugiés, ce qui représente 80% des promesses formulées par l’ensemble de l’Union – est de loin le pays le plus généreux. Par contre, 18 autres États membres – dont le Royaume-Uni et l’Italie – n’ont proposé aucune place aux réfugiés syriens. « L’Union européenne doit ouvrir ses frontières, permettre aux réfugiés de voyager en toute sécurité et mettre fin à ces violations lamentables des droits humains », poursuit Amnesty International qui appelle notamment à « accroître sensiblement le nombre de réfugiés syriens à accueillir en vue de leur réinstallation ou de leur admission pour des raisons humanitaires ». L’organisation plaide également pour un renforcement des capacités de recherche et de secours en Méditerranée afin de pouvoir identifier les embarcations en détresse ainsi que pour la fin des opérations illégales visant à repousser les réfugiés. Enfin, « l’Union européenne, ses États membres et la communauté internationale doivent continuer à soutenir les pays qui hébergent le plus grand nombre de réfugiés, en particulier la Jordanie et le Liban », conclut Amnesty International. (Belga)

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