La famille royale à la caisse : merci Fabiola !

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

On n’est jamais mieux trahi que par les siens. Les montages financiers de la veuve du Roi Baudouin auront plus fait pour mettre au pas le financement de la monarchie que les assauts de la N-VA et les gesticulations chroniquement impuissantes du gouvernement.

Fini de rire. Cette fois, les Saxe-Cobourg n’ont qu’à bien se tenir. Ils vont avoir tout intérêt à regarder à deux fois au contenu de leur portefeuille. Tour de vis et coupes sombres en vue dans les dotations accordées aux membres de la famille royale. Gare : Di Rupo I annonce qu’il passe enfin à l’acte.

C’était dit, c’est reconfirmé : il n’y en aura plus pour tout le monde. La dotation royale deviendra une denrée plus rare qu’aujourd’hui. Elle sera réservée à l’avenir au prince ou à la princesse héritiers, au conjoint survivant du Roi ou de la Reine, au conjoint survivant de l’héritier présomptif ainsi qu’ au souverain qui se retire de ses fonctions. Plus question non plus de dépenser sans avoir à se justifier : l’usage des dotations sera tenu à l’oeil par la très sourcilleuse Cour des comptes.

Contrôle, transparence, déontologie, parcimonie dans les royales dépenses : l’avènement d’un nouveau règne. L’annonce d’un nouveau départ dans la vie pour les princes et princesses, présents et à venir. Ils ne sont pas vraiment pris au dépourvu : l’idée était dans l’air depuis longtemps. Depuis les frasques à répétition de l’enfant terrible de la famille, Laurent de Belgique, qui avaient bien préparé le terrain.

Pourtant, le monde politique faisait durer le plaisir. De groupe de travail en groupe de réflexion, la remise en ordre virilement annoncée du financement de la monarchie se faisait désirer. Le gouvernement fédéral, appelé à trancher, se retranchait derrière d’autres chats à fouetter et d’autres priorités dans la vie, pour tourner autour du pot.

Il ne manquait qu’un coup de pouce pour que cesse l’aimable plaisanterie. C’est la reine Fabiola qui a aimablement prêté son concours, apporté sa pierre déterminante à l’édifice.

Ses projets de montages financiers pour régler sa succession sous couvert de fondations, ont eu raison de l’infinie patience du Premier ministre Di Rupo et de son équipe. A un point tel que le gouvernement fédéral fait à présent du zèle et décide d’en rajouter une couche, non prévue au programme : les dotations royales seront en prime soumises à l’impôt.

Rien de tel que de montrer le mauvais exemple pour mettre le feu au portefeuille de la Maison royale. La veuve du Roi Baudouin aura plus fait pour la mise au pas des finances de la monarchie que les assauts répétés de la N-VA de Bart De Wever. Pas sûr que les Saxe-Cobourg lui disent merci. Encore heureux que Laurent et Astrid sauvent la mise : un régime transitoire leur évitera de se retrouver sur la paille.

Quant à la reine par qui le scandale est arrivé, elle ne gagne rien dans l’aventure : sa dotation personnelle (1.442.000 €) devrait être sensiblement réduite. Fabiola : des gaffes et du dégât.

Pierre Havaux

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