La cotation médiatique des députés interpelle le parlement wallon

(Belga) Les évaluations quantitatives du travail parlementaire des députés par certaines rédactions du pays ont passablement « énervé » certains d’entre eux au parlement wallon, poussant la présidence de l’assemblée à organiser vendredi une rencontre informelle sur le sujet.

Chiffres « incorrects », informations « partielles » qui ne rendent pas compte des absences justifiées, de la diversité des mandats, des « doubles casquettes » d’élus présents dans plusieurs assemblées, du travail de l’ombre ou de terrain de certains parlementaires… Les reproches vis-à-vis d’un classement fondé sur des critères quantitatifs tels que le nombre de questions posées, de textes signés ou co-signés, etc, sont partagés par tous les groupes politiques, quelles que soient les précautions méthodologiques apportées. « Nous recevons beaucoup de réactions énervées de nos élus », témoignent les groupes politiques, conscients de l’impact potentiellement négatif de ces « hit-parades » parlementaires à quelques mois des élections, mais aussi des effets pervers sur le fonctionnement démocratique: « un collègue vient de déposer une cinquantaine de questions pour rehausser ses statistiques », témoigne un député. Sur une année parlementaire, l’assemblée wallonne enregistre 5.000 questions écrites et 3.000 questions orales. « Est-ce vraiment utile ? » Aucun élu présent ne dénie aux rédactions leur liberté éditoriale d’aborder l’analyse sous tel ou tel angle. Le parlement se met dès lors en question. Certains préconisent un « tableau de bord exhaustif » de l’activité des députés sur le site internet du parlement. Faudrait-il inclure une pondération en fonction des présences, des types d’intervention ? Il conviendrait alors de considérer aussi certaines activités hors du parlement, jugées indispensables à la connaissance du terrain… Une fiche de présentation sur laquelle chaque député résumerait son travail aiderait-elle à corriger les biais de perception ? Faudrait-il être plus sévère sur la recevabilité des questions posées ? Quid alors de la liberté de parole du représentant du peuple ? Les interlocuteurs s’accordent sur l’intérêt de mises à jour plus rapides des statistiques parlementaires ainsi que d’une plus grande clarté et accessibilité sur le site internet du parlement. « N’ayons pas peur de la transparence, car elle fait souvent tomber tabous ou fantasmes », exhorte un élu. (Belga)

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