La CEDH condamne la Turquie pour avoir traité le rebelle kurde Öcalan de manière inhumaine

(Belga) La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour avoir infligé une peine de prison à perpétuité incompressible, sans possibilité de libération conditionnelle, au chef rebelle kurde Abdullah Öcalan, qui constitue selon elle un « traitement inhumain ».

Les juges de Strasbourg ont également estimé que son emprisonnement à l’isolement en tant que seul détenu de l’île-prison d’Imrali, jusqu’en 2009, a constitué un mauvais traitement. « Un certain nombre d’éléments, tels que l’absence de moyens de communication permettant d’éviter l’isolement social de M. Öcalan ou encore la persistance d’importantes difficultés d’accès à l’établissement pénitentiaire jusqu’au 17 novembre 2009 ont constitué un traitement inhumain », a estimé la Cour dans un communiqué. Au-delà de cette date, M. Öcalan a été rejoint par d’autres détenus sur l’île, et la fréquence des visites a été augmentée, a-t-elle toutefois relevé. Mais surtout, elle a estimé qu' »en l’absence de tout mécanisme permettant son réexamen, la peine d’emprisonnement à perpétuité infligée à M. Öcalan s’apparente à une peine incompressible, également constitutive d’un traitement inhumain ». Selon la Cour, « une peine de réclusion à perpétuité doit pouvoir être compressible, c’est-à-dire offrir à la fois une chance d’élargissement et une possibilité de réexamen ». Depuis son arrestation en 1999 jusqu’en 2009, Abdullah Öcalan, aujourd’hui âgé de 64 ans, était le seul détenu sur l’île-prison d’Imrali, au large d’Istanbul. Depuis 2009, cinq autres détenus l’y ont rejoint. (Belga)

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