« La Belgique n’est pas capable de me protéger », déplore Bahar Kimyongür

(Belga) Les dissidents européens sont considérés comme des dissidents de seconde zone et la lutte contre le terrorisme est complètement politisée, a déclaré lundi Bahar Kimyongür, un ressortissant belge d’origine turque assigné à résidence en Italie, à l’occasion d’une conférence de presse. Depuis Marina Di Massa, en Toscane, l’activiste politique a vigoureusement rejeté les accusations de terrorisme. Le procureur général italien a jusqu’au 31 mars pour rendre un avis sur la demande d’extradition émise par la Turquie.

Bahar Kimyongür, poursuivi mais acquitté en Belgique pour appartenance à une organisation terroriste (le mouvement d’extrême gauche DHKP-C), a été arrêté le 21 novembre dernier en Italie sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par la Turquie. Le gouvernement turc le soupçonne d’activités terroristes. L’activiste est désormais assigné à résidence le temps que la justice italienne se prononce sur la demande d’extradition turque. Le procureur général doit rendre un avis d’ici le 31 mars, avant la reprise des débats judiciaires. « Je ne vois aucune raison qui pousserait l’Italie à accepter mon extradition en Turquie », a indiqué Bahar Kimyongür. « Mais il s’agit d’un problème politique. Si j’étais le dissident d’un régime considéré comme hostile en Europe, comme Cuba ou l’Iran, tout le monde serait scandalisé. La Belgique et l’Europe ne sont pas capables de me protéger alors que le régime turc bafoue la liberté d’expression. » Son avocat, Maître Christophe Marchand, a invité l’État belge à exercer une pression diplomatique sur le gouvernement turc pour qu’il retire le mandat d’arrêt et a souligné le blocage judiciaire du dossier. Son client a déjà été arrêté pour les mêmes raisons aux Pays-Bas et en Espagne avant d’être libéré. (Belga)

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