L’UE veut plus de transparence sur la rémunération des patrons de sociétés cotées

(Belga) La Commission européenne a annoncé mercredi qu’elle voulait donner aux actionnaires un droit de regard sur la rémunération des dirigeants des sociétés cotées dans l’UE, un moyen de renforcer la transparence et d’améliorer la gouvernance des entreprises

La Commission a proposé une révision de la directive sur les droits des actionnaires, qui date de 2007, pour faire en sorte que les quelque 10.000 sociétés cotées que compte l’UE « soient gérées et gouvernées pour promouvoir la croissance à long terme », a expliqué au cours d’un point de presse le commissaire européen chargé du dossier, Michel Barnier. La proposition prévoit notamment que les investisseurs institutionnels et les gestionnaires d’actifs soient plus transparents quant à leur politique d’investissement et d’engagement envers les sociétés dont ils sont actionnaires, et que l’identification des actionnaires soit facilitée afin que ceux-ci puissent plus facilement exercer leurs droits, notamment leur droit de vote. « Il n’y a souvent pas de vraie politique d’engagement vis-à-vis des entreprises » de la part des actionnaires, a souligné M. Barnier, déplorant que « les gestionnaires d’actifs soient souvent à la recherche de rendements à court terme ». Un acheteur revend en moyenne ses actions huit mois après leur achat, « ce qui est trop court pour s’engager dans le développement de l’entreprise », a-t-il souligné. C’est pourquoi, « nous voulons accroître la transparence » des investisseurs institutionnels ou gestionnaires d’actifs « pour qu’ils s’impliquent davantage dans la gouvernance d’entreprises », a-t-il expliqué. Parmi les mesures emblématiques proposées par la Commission figure un droit de regard des actionnaires sur les rémunérations des dirigeants. Chaque entreprise serait tenue de soumettre sa politique de rémunération à un vote contraignant des actionnaires. Prenant l’exemple de la France, M. Barnier a rappelé que la rémunération moyenne des administrateurs de sociétés cotées avait augmenté de 94% entre 2006 et 2012, alors que les prix moyens des actions diminuait de 34%. « Cela laisse un goût assez amer concernant l’excès de certaines rémunérations », a-t-il insisté. « Il ne s’agit pas de limiter les salaires dans l’absolu, ni de fixer les salaires des entreprises, on n’est plus dans une situation d’économie administrée », mais « la transparence est la première condition de la responsabilité », a-t-il insisté. (Belga)

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