L’UE ouvre un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de la Turquie

(Belga) Les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé mardi l’ouverture d’un nouveau chapitre des négociations d’adhésion de la Turquie, le premier depuis trois ans, en dépit de l’émoi suscité par la répression brutale des manifestations contre le pouvoir à Istanbul et ailleurs dans le pays.

Les 27 ont approuvé le lancement de discussions sur la politique régionale, ouvrant ainsi avec Ankara le quatorzième chapitre d’une négociation qui en compte 35 en tout. Les pourparlers étaient au point mort depuis plusieurs années, en raison du conflit chypriote, des réticences de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, du ralentissement des réformes attendues par l’Union et des dérives autoritaires du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. L’élection de François Hollande à la présidence de la République française a amené la perspective d’un léger dégel dans les relations, d’autant plus que les Européens craignent de voir la Turquie se détourner du modèle européen. Fort d’une croissance économique soutenue et d’une nouvelle aura régionale, M. Erdogan a montré des signes d’impatiences. Il a prévenu que la Turquie retirerait sa demande d’adhésion si elle ne peut adhérer avant 2023. L’ouverture d’un nouveau chapitre a failli être avortée par les événements récents. Déjà inquiets face à l’autoritarisme croissant de M. Erdogan, les Européens ont déploré la répression des manifestations de la Place Taksim. L’Allemagne et l’Autriche ont menacé d’opposer leur véto, mais les deux pays se sont finalement rangés à la majorité. Pour la plupart des Etats membres, comme pour le commissaire à l’élargissement, Stefan Füle, il était primordial de maintenir ouverts les canaux de dialogue avec Ankara. Le gouvernement turc a immédiatement salué la décision européenne. « Le chapitre 22 (politiques régionales) a été ouvert. Cette question est résolue », a affirmé le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu devant la presse. Ankara avait menacé l’UE de « conséquences » si ce chapitre n’était pas immédiatement ouvert, critiquant vertement la réticence de l’Allemagne à ce sujet. « Une question qui aurait pu constituer un obstacle dans les relations euro-turques a pu être surmontée (…) Le train Turquie-UE pourra ainsi avancer à toute vitesse », s’est félicité M. Davutoglu. (Belga)

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