L’UCL confirme l’importance de ne pas traiter les petits cancers de la prostate

(Belga) Le professeur Bertrand Tombal, des Cliniques universitaires Saint-Luc, a rejoint vendredi les récentes recommandations du centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) de ne pas traiter les cancers de la prostate non agressifs. Il en appelle à un « changement philosophique important de tous les acteurs et à surtout mettre tous les moyens en oeuvre pour accompagner le patient dans une décision difficile ».

Les petits cancers de la prostate ne doivent pas nécessairement être traités rapidement car ceux-ci évoluent très lentement, indiquait, il y une dizaine de jours, le KCE. A Saint-Luc, on propose également au patient, depuis une dizaine d’années déjà, de remplacer l’intervention précoce par une surveillance active. Le traitement de tels cancers peut s’accompagner d’effets secondaires graves, tels que l’incontinence et les troubles sexuels qui ont des répercussions sur la qualité de vie. « Une fois la forme du cancer caractérisée grâce à une biopsie, cette approche va se heurter à la barrière psychologique du patient et à son inquiétude. On lui annonce en même temps qu’il a un cancer mais qu’on ne le soignera pas », explique le docteur Tombal. La plupart du temps, la personne concernée par le cancer posera deux questions essentielles à ses yeux: n’a-t-on pas mal diagnostiqué la virulence de mon cancer et n’est-ce pas la voie royale pour une future aggravation de mon cas ? « Les tests actuels et l’imagerie moderne rendent les diagnostiques très précis. Ensuite, il est crucial qu’une équipe soignante multidisciplinaire mette en place une ligne ouverte permanente pour accompagner la patient dans la surveillance de son cancer. » Une manière de soigner qui heurte des convictions profondes. « C’est une réalité mais, de plus en plus, nous constatons pourtant qu’une opération précoce peut empirer certaine situation », répond M. Tombal. « L’élément essentiel du traitement médical sera de déterminer le meilleur moment pour initier un traitement ou une opération ». Selon le chef du service d’urologie de l’UCL, d’autres cancers, comme celui des reins, pourraient être abordé de la même manière. (MUA)

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