L’ONU alarmée par un « niveau de haine terrifiant » en Centrafrique

(Belga) La « haine entre communautés demeure à un niveau terrifiant » en Centrafrique, où il n’existe plus d’Etat pour arrêter les criminels qui agissent en toute impunité, s’est alarmée jeudi à Bangui la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Navi Pillay. Elle a souligné la nécessité d’un soutien plus solide de la communauté internationale.

« Bien que les tueries à grande échelle qui ont eu lieu en décembre et janvier paraissent être arrêtées pour le moment, principalement en raison de la présence des forces africaine Misca et française Sangaris, des personnes continuent d’être tuées quotidiennement », a affirmé Mme Pillay au cours d’un point de presse, en évoquant particulièrement les milices majoritairement chrétiennes anti-balaka qui « se métamorphosent en gangs criminels ». « Environ 15.000 musulmans se trouvent piégés à Bangui et dans d’autres endroits du pays, protégés par les forces internationales, néanmoins dans des situations extrêmement dangereuses et insoutenables », a-t-elle ajouté, au terme d’une visite en Centrafrique. La Centrafrique est devenue « un pays où des personnes sont non seulement tuées, mais aussi torturées, mutilées, brûlées et démembrées », s’est-elle indignée, en signalant également des cas de décapitations d’enfants et des actes de cannibalisme. « Les viols et violences sexuelles ont aussi augmenté, spécialement dans les camps des personnes déplacées », a-t-elle encore souligné. Pour mettre fin à ces violences, « les dirigeants de l’Etat m’ont fait comprendre, qu’en réalité, il n’existait pas d’Etat. Il n’y a pas d’armée nationale cohérente, ni de police, ni de système judiciaire, pratiquement pas de lieux de détention des criminels ». La Haut-Commissaire a également exhorté « les politiciens et les responsables nationaux et locaux » à faire « beaucoup plus d’efforts (…) pour marteler le message que les violations des droits de l’Homme et la criminalité ne seront plus tolérées ». La Centrafrique s’est enfoncée dans le chaos et un cycle infernal de tueries intercommunautaires depuis un coup d’Etat il y a un an. Les violences ont fait près d’un million de déplacés et réfugiés, sur une population totale de 4,6 millions d’habitants, et provoqué une crise humanitaire sans précédent. (Belga)

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