L’OIP « condamne » la politique pénale et pénitentiaire en Belgique

(Belga) L’Observatoire International des Prisons (OIP) « condamne » l’absence de politique pénale et pénitentiaire intégrée, cohérente et efficace de lutte contre la surpopulation carcérale en Belgique, indique-t-il dans un communiqué de presse publié lundi. Le « climat sécuritaire actuel » serait d’ailleurs un prétexte pour instaurer des mesures « déshumanisantes et réductrices des droits fondamentaux des individus », selon l’Observatoire.

L’OIP critique notamment la détention à domicile pour les peines de courtes durées, « coûteuse » et « totalement contraire » à l’objectif de réduction de la surpopulation carcérale. Selon l’Observatoire, cette mesure entraîne « un réel traumatisme pour le détenu, sa famille, son entourage, et constitue une peine d’enfermement qui doit rester proportionnelle à la norme transgressée, ce qui n’est pas le cas pour des peines inférieures à huit mois ». La détention préventive sous surveillance électronique ne répondra pas à l’objectif de réduction de la population carcérale, insiste l’Observatoire International des Prisons. « Ce sera plutôt l’occasion de faire tomber une nouvelle catégorie de prévenus sous le coup d’un enfermement. » Un rapport de l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie (INCC) révèle d’ailleurs la difficulté de remplacer la détention préventive par la surveillance électronique, ajoute l’Observatoire. « Ce rapport précise qu’il est possible que les détenus placés sous surveillance électronique restent plus longtemps sous contrôle judiciaire que s’ils avaient été en prison. » L’OIP dénonce également la mise en place progressive de la vidéoconférence, jugeant que la « dépersonnification » de la procédure est « dangereuse et non acceptable dans un Etat de droit ». (Jonas Hamers / ImageGlobe)

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