L’Europe, possible victime collatérale des coupes budgétaires aux Etats-Unis

(Belga) L’onde de choc des coupes budgétaires aux Etats-Unis risque de se propager bien au-delà des frontières américaines et frapper notamment l’Union européenne, premier partenaire commercial des Américains.

Le FMI a été le premier à sonner l’alerte. « Il y aura un impact sur la croissance mondiale. Les pays les plus affectés seront ceux qui ont les liens commerciaux les plus profonds avec les Etats-Unis », a souligné un porte-parole du Fonds jeudi, à la veille de la date fatidique. Faute d’accord politique, le budget fédéral des Etats-Unis commencera vendredi à être amputé de 85 milliards de dollars d’ici à fin septembre et de 109 milliards dans les huit prochaines années, au risque de gripper une croissance américaine encore convalescente. A son corps défendant, l’Union européenne se trouve en première ligne. Avec 645 milliards de dollars de biens échangés en 2012, les 27 restent le premier partenaire commercial des Etats-Unis, loin devant la Chine, et affichent même un confortable excédent vis-à-vis de la première économie mondiale. Un ralentissement de l’activité aux Etats-Unis ne serait donc « pas une bonne nouvelle » pour l’Europe, convient Andras Simonyi, du Centre pour les relations transatlantiques de Washington. Plombé par la récession en zone euro, le Vieux continent n’avait pas vraiment besoin de ça. L’ampleur du coup de rabot reste, il est vrai, incertaine et dépendra pour beaucoup des futures tractations entre la Maison Blanche et l’opposition républicaine au Congrès. Les Etats-Unis ont lancé des négociations sur un accord de libre-échange avec l’Europe, souhaitent discuter des échanges mondiaux sur les services à Genève et finaliser cette année le partenariat transpacifique (TPP) avec plusieurs pays d’Amérique du Sud et d’Asie. « Le bureau pour le commerce extérieur (USTR) mène ou conduit trois négociations majeures sur le commerce. Les coupes budgétaires risquent d’avoir un effet sur ces dossiers et d’affecter nos efforts visant à l’ouverture des marchés », précise à l’AFP une de ses porte-parole. De manière plus marginale, les coupes budgétaires pourraient également limiter le nombre de douaniers en service aux Etats-Unis et ralentir les flux commerciaux, notamment en provenance des pays d’Europe qui exportent principalement vers les Etats-Unis des produits chimiques et des équipements de transports. Cet épineux contexte pourrait toutefois receler une vertu cachée: donner un coup d’accélérateur aux négociations américano-européennes, qui doivent encore être formellement lancées à Bruxelles et qui visent à créer une des principales zones de libre-échange au monde. (DEL)

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