L’enregistrement interdit du récit de la taupe de WikiLeaks rendu public

(Belga) Une organisation réclamant plus de transparence dans la procédure judiciaire engagée contre Bradley Manning, soldat accusé de l’une des plus importantes fuites de documents confidentiels américains, a rendu public mardi l’enregistrement interdit de son témoignage.

L’accusé, qui encourt la réclusion criminelle devant une cour martiale pour collusion avec l’ennemi, a pris la parole à deux reprises devant la justice: le 29 novembre 2012 pour parler de ses conditions de détention et le 28 février pour expliquer ses motivations. C’est ce dernier témoignage qui a été dévoilé mardi et permet au public d’entendre pour la première fois la voix du soldat de 25 ans. L’interdiction d’enregistrer les échanges ou de prendre des photos est, à chaque audience sur la base militaire de Fort Mead (Maryland), rappelée aux journalistes couvrant les débats. C’est donc un enregistrement clandestin que la Fondation pour la liberté de la presse (FPF) a rendu public sur son site internet. « Nous espérons que cet enregistrement mettra les projecteurs sur l’un des procès les plus secrets de l’histoire récente », écrit la FPF dans un communiqué. « Le public ne sait presque rien de Manning: aucune retranscription officielle des audiences n’est publiée, et quand des documents comme les décisions de la juge sont rendus publics, ce n’est que des semaines plus tard et seulement en raison d’une plainte », a déclaré Daniel Ellsberg, connu pour avoir dévoilé des documents secrets du Pentagone. L’enregistrement publié a été réalisé le 28 février pendant le témoignage d’une heure et demie de Bradley Manning, dans lequel l’ex-analyste de renseignement en Irak a expliqué pourquoi il est devenu la « taupe » de WikiLeaks en lui transmettant, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan et 260.000 dépêches du département d’État. Il a dit avoir transmis ces documents pour « provoquer un débat public » alors que les forces américaines étaient apparues à ses yeux « obsédées par la capture ou l’élimination de cibles humaines ». (DEL)

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