« L’amende européenne risque de réduire les investissements environnementaux en Wallonie »

(Belga) L’amende forfaitaire de 10 millions d’euros imposée à la Belgique par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) concernant la problématique des eaux usées aura « immanquablement un impact sur les budgets wallons, au risque de réduire les investissements environnementaux programmés », ont affirmé jeudi le ministre-président wallon, Rudy Demotte, et le ministre de l’Environnement, Philippe Henry.

La Belgique et ses trois régions « sont désormais en ordre », soulignent-ils dans un communiqué commun. Mais les délais de mise en conformité ayant été considérés par la Cour comme excessifs, la Belgique a tout de même été condamnée au paiement d’une amende. Des discussions devraient débuter prochainement entre les trois régions afin de déterminer la part financière de l’amende qui sera prise en charge par chacune d’elles. Dans son arrêt, la Cour précise également que le paiement d’une astreinte de 4.722 euros par jour sera imposé à la Belgique si elle ne se conforme pas pleinement dans les six mois à l’arrêt de 2004, dont l’inexécution persiste pour cinq agglomérations (Amay, Malmedy, Herve, Bastogne-Rhin et Liège-Sclessin). « La situation dans ces agglomérations a depuis été réglée et ces astreintes vont donc être levées », assure cependant le cabinet de Philippe Henry. L’environnement est régionalisé depuis la fin des années 80, mais « d’autres priorités telles que le développement socio-économique ont mobilisé les attentions et les budgets », expliquent MM Demotte et Henry. Ce n’est finalement qu’en 1999 que la Wallonie a mis en place une toute nouvelle organisation et a créé la SPGE (Société publique de Gestion de l’Eau), chargée de la poursuite et l’accélération de la construction des ouvrages en vue de répondre au prescrit européen. « En 12 années, c’est plus de 3 milliards d’euros qui ont été investis en Wallonie pour l’assainissement des eaux usées », soulignent les ministres. Ils regrettent que la Région wallonne soit aujourd’hui confrontée à cette décision « pénalisante », alors qu’elle a « tout mis en oeuvre récemment pour développer une politique adéquate en matière d’assainissement des eaux usées domestiques ». « Aujourd’hui, la Région wallonne a résorbé le retard accumulé durant les années 90 », martèlent MM. Demotte et Henry. (Belga)

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