Italie: les deux outsiders des élections législatives

(Belga) Les élections italiennes du prochain week-end pourraient se jouer sur les quelques votes grappillés par deux outsiders: un journaliste excentrique avec un penchant pour les costumes roses et un ex-juge anti-mafia mal rasé.

Le premier est le dandy Oscar Giannino, chauve et barbu, dont le programme ultralibéral empiète sur celui de Silvio Berlusconi. Il pourrait empêcher le Cavaliere, chef du Peuple de la liberté (PDL, droite), de l’emporter en Lombardie, une région stratégique pour obtenir la majorité au Sénat. Le second, Antonio Ingroia, a fondé le parti « Révolution civile ». Ses slogans de lutte anti-corruption lui gagnent les faveurs des électeurs déçus du Parti démocrate (PD, gauche). Les sondages donnent le parti de M. Ingroia autour de 4,2 %, score national tout juste suffisant pour entrer à la chambre basse du Parlement. Mais il pourrait jouer un rôle critique, en enlevant des voix à l’actuel favori, le PD, dans la course à la majorité au Sénat. Le programme de M. Ingroia prévoit l’annulation de la réforme Monti des retraites et la création d’un salaire minimum pour les jeunes, mesures financées grâce à la lutte contre l’évasion fiscale et la confiscation de 170 milliards d’euros d’avoirs criminels. Un autre petit parti a un rôle majeur à jouer dans ces élections: le parti « Faire: arrêtons le déclin », appelé plus communément « Faire », de l’espiègle Oscar Giannino, journaliste économique devenu célèbre avec le célèbre « basta!  » (assez! ) qui clôturait son émission de radio. Son parti n’est crédité que de 1% dans les sondages et n’emportera sûrement aucun siège, mais le flamboyant M. Giannino semble adorer son passage sur la scène politique. Silvio Berlusconi, qui est conscient de ce danger, a qualifié M. Giannino de « Narcisse fasciné par la télévision ». Le principal journal économique italien « Il Sole 24 ore » a au contraire salué le programme économique de M. Giannino : privatisations massives, refonte radicale du système fiscal et révision du contrôle des instituts bancaires. Et le candidat improbable commence à marquer des points parmi les entrepreneurs. Emma Marcegaglia, ex-présidente de la principale organisation patronale Confindustria, lui a apporté son soutien. (DEL)

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