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Yémen, trou noir de l’actualité

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

En six mois, le conflit yéménite a fait près de 5000 morts et 1,5 million de déplacés. Une catastrophe humanitaire et culturelle qui se joue loin de toute attention médiatique.

« Une catastrophe humanitaire qui se joue en silence : l’accès au pays est quasi impossible pour les journalistes, l’aide humanitaire, entravée par la violence des combats et compliquée par le blocus du pays, ne parvient qu’au compte-goutte, la communauté internationale, concentrée sur les fronts syriens et irakiens, détourne pudiquement le regard.« 

Le photographe Guillaume Binet, de l’agence MYOP, s’est rendu à Sanaa, capitale et plus grande ville du Yémen, quelques semaines après le début de l’offensive, puis une deuxième fois au mois d’octobre 2015. Le pays est quasiment isolé du reste du monde et oublié des médias et de l’opinion publique.

Découvrant une terre désolée et ravagée par la guerre, il témoigne pour France-Inter dans un reportage photo intitulé « Yémen : la descente aux enfers ».

Origines de la crise au Yémen

Depuis fin mars 2015, une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite bombarde le Yémen à la demande du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Ce dernier a été chassé du pays par une rébellion et est désormais réfugié à Riyad.

Les rebelles houthistes, des chiites originaires du nord du pays qui sont les cibles des bombardements, sont quant à eux soutenus par l’Iran, rival de l’Arabie saoudite dans la région, explique Le Monde.

Le conflit ne se résume cependant pas à l’affrontement entre ces deux groupes. Pour Guillaume Binet, la guerre qui se joue au Yémen est une des plus complexes au monde.

Une catastrophe humanitaire et culturelle

Selon les Nations unies, on dénombre déjà plus de 5.000 morts, 25.000 blessés et 1,4 million de déplacés. Une grande partie de la population civile est privée d’eau potable, de nourriture et de médicaments.

Mais la catastrophe est également culturelle. Plus de trente sites ont déjà été en partie détruits ou réduits en poussière dans ce conflit, expliquait Slate il y a une dizaine de jours : le temple de Nakrah dans la ville antique de Baraqish, la forteresse médiévale d’al-Qahira… Fin mai, c’est le musée de Dhamar qui a été réduit en poussière et plus de 12.500 objets datant de 3.500 ans avant J.-C. qui y ont disparu.

La capitale Sanaa n’a pas non plus été épargnée : 5.000 des 9.000 maisons traditionnelles ont été touchées par des frappes aériennes.

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