Soldats de l'armée yémenites, le 30 mars 2016, au port d'Aden © Reuters

Yémen: Plus de 800 jihadistes tués au cours d’une offensive militaire

Le Vif

Les forces yéménites, soutenues par la coalition arabe, ont lancé dimanche une vaste offensive militaire contre le réseau Al-Qaïda, le chassant de l’un de ses fiefs dans le sud-est du Yémen et tuant des centaines de jihadistes.

« L’opération s’est soldée, dans ses premières heures, par la mort de plus de 800 membres d’Al-Qaïda et de certains de leurs dirigeants, et par la fuite des autres » jihadistes du groupe, a annoncé lundi la coalition arabe, qui opère au Yémen depuis plus d’un an.

Ce bilan très lourd en pertes humaines n’a pu être confirmé de source indépendante. Aucune précision n’a été donnée quant à d’éventuelles victimes civiles.

L’offensive, menée par l’armée yéménite soutenue par « des forces spéciales d’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis », est destinée à permettre au gouvernement yéménite de « reprendre le contrôle des villes tombées aux mains d’Al-Qaïda, notamment Moukalla, considéré comme un bastion du groupe », a ajouté le commandement de la coalition dans un communiqué publié par l’agence officielle saoudienne SPA.

Les forces yéménites, appuyées dans les airs par la coalition arabe, ont repris dimanche Moukalla, chef-lieu du Hadramout (sud-est), aux mains d’Al-Qaïda depuis début avril 2015, a indiqué à l’AFP peu auparavant un responsable militaire. « Nous sommes entrés dans le centre de la ville et nous n’avons rencontré aucune résistance de la part des jihadistes d’Al-Qaïda qui se sont repliés à l’ouest », en direction du désert dans les provinces du Hadramout et de Chabwa, a ajouté ce responsable par téléphone depuis Moukalla.

L’Arabie saoudite et les Emirats sont les deux piliers de la coalition arabe, intervenue militairement au Yémen en mars 2015 en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi dans sa guerre contre les rebelles chiites Houthis, soutenus par l’Iran.

Le responsable militaire, qui a requis l’anonymat, a indiqué que les résidents de Moukalla, estimés à 200.000, avaient demandé aux jihadistes d’épargner la ville des destructions qu’auraient engendrés des combats.

Mission difficile

Des sources militaires yéménites ont ajouté que des forces au sol émiraties avaient participé à l’opération.

Outre la prise de Moukalla, les forces yéménites ont repris l’aéroport d’Al-Ryane et d’un centre militaire d’Al-Qaïda dans es environs de Moukalla ainsi que le terminal pétrolier de Mina al-Dhaba, plus à l’est, selon des sources militaires. L’aviation de la coalition arabe a couvert l’avancée des troupes yéménites dans Moukalla, dont la prise intervient dans le cadre d’une opération antijihadistes de grande ampleur dans le sud du Yémen.

Les combattants d’Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) avaient attaqué Moukalla le 2 avril 2015 et avaient pris rapidement le contrôle des principaux quartiers.

Ils ont depuis imposé de nombreuses restrictions à la population et détruit des mausolées et des tombes anciennes de saints musulmans locaux.

Aqpa, bien implanté au Yémen, et le groupe jihadiste Etat islamique (EI) ont profité du chaos créé par la guerre qui dure depuis plus d’un an pour élargir leur influence dans le sud et le sud-est du pays.

La nouvelle opération antijihadistes intervient alors que des représentants des rebelles et du gouvernement tiennent depuis jeudi des pourparlers de paix à Koweït. Elle fait suite à des actions similaires que les forces pro-Hadi, soutenues par l’aviation de la coalition, ont mené avec succès récemment contre Al-Qaïda dans des quartiers d’Aden, deuxième ville du Yémen, et dans la province voisine de Lahj.

Mais la mission de neutraliser les jihadistes d’Aqpa s’annnonce difficile. Dimanche, sept soldats ont été tués et 14 blessés dans un attentat à la voiture piégée à l’entrée de Zinjibar, chef-lieu de la province sudiste d’Abyane, un autre fief du réseau jihadiste. Les forces pro-Hadi ont dû « se retirer de Zinjibar après y avoir pénétré samedi soir par le sud », a déclaré à l’AFP un officier.

Les Etats-Unis –qui mènent périodiquement des attaques de drone contre des jihadistes au Yémen– avaient estimé qu’un règlement du conflit entre pouvoir et rebelles permettrait notamment de se « concentrer sur des menaces comme Aqpa et d’autres groupes jihadistes dans la région », tel l’EI.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire