© Reuters

Yémen: le président promet une nouvelle Constitution

Le président yéménite Ali Abdallah Saleh, soumis à une contestation populaire croissante, a promis jeudi un référendum d’ici fin 2011 sur une nouvelle Constitution ouvrant la voie à un régime parlementaire réclamé par l’opposition.

S’adressant à des milliers de personnes rassemblées à Sanaa, M. Saleh s’est aussi engagé à « continuer de protéger » les manifestants, qu’ils soient pour ou contre son régime, après des heurts ayant fait au moins deux morts dans des violences dans le pays.

« Je propose une nouvelle initiative pour éviter au pays la sédition », a déclaré le président yéménite, annonçant « un référendum avant la fin de l’année sur une nouvelle Constitution stipulant clairement la séparation des pouvoirs ».

Selon lui, cette Constitution devrait « instaurer un régime parlementaire, donnant tous les pouvoirs exécutifs à un gouvernement élu par le Parlement fin 2011 ou début 2012 ». Le mandat de M. Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, s’achève en 2013.

La semaine dernière, le chef de l’Etat, un allié des Etats-Unis dans la lutte contre les émules d’Oussama ben Laden dans la région, mais politiquement de plus en plus isolé, avait rejeté un plan de sortie de crise proposé par l’opposition prévoyant son départ avant la fin de l’année. L’opposition s’était ensuite déclarée déterminée à l’évincer.

« L’initiative du président est dépassée, elle constitue l’acte de décès du régime politique dont les manifestants réclament la fin », a déclaré à l’AFP Mohammad al-Sabri, le porte-parole de l’opposition parlementaire.

Mercredi, des sources médicales ont assuré qu’un jeune homme blessé par la police mardi soir devant l’université de Sanaa, où campent depuis le 21 février des étudiants en colère, était décédé à l’hôpital.

Le ministre de l’Intérieur Metahar Rached Masri a démenti mais Amnesty International a confirmé la mort d’un protestataire, appelant les autorités à mettre fin aux attaques de nuit contre les manifestants.

Le même jour, un responsable des services de sécurité a affirmé qu’un partisan du régime avait été tué dans la province de Hadramout, dans le sud-est du Yémen.

Les Etats-Unis se sont déclarés « profondément préoccupés » par les violences au Yémen. « Nous restons profondément préoccupés devant la poursuite de la violence au Yémen, et nous continuons à appeler les forces de sécurité, tout comme les manifestants, à montrer de la retenue et à s’abstenir de violence », a déclaré Mark Toner, un porte-parole du département d’Etat.

La détérioration de la situation au Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, avait incité le Département d’état américain à conseiller à ses ressortissants à quitter le pays. Londres et Ottawa avaient aussi appelé leurs ressortissants à partir.

Le régime yéménite est contesté depuis fin janvier avec des manifestations à Sanaa, Taëz, Aden et dans le reste du pays.

Depuis le début du mouvement de contestation fin janvier contre le régime du président Saleh, une trentaine de personnes ont été tuées dans les violences selon Amnesty International.

Le Vif.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire