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Y aura-t-il intervention militaire en Libye ?

L’étau se resserre de plus en plus autour du colonel Kadhafi. La communauté internationale ne manque pas d’idées pour faire pression sur le dirigeant.

Kadhafi s’accroche au pouvoir et cela agace… les Libyens oppressés par le Régime d’abord, mais également certains pays occidentaux. Tentant d’accentuer la pression autour du dirigeant, la communauté internationale s’attèle à la faire plier.

Entre le gel des avoirs du colonel et de son entourage et la suspension de la Libye du Conseil des droits de l’homme, il est maintenant question de déploiement de forces armées autour du pays.

L’envoi de forces pour assistance humanitaire

Robert Gates, Secrétaire à la Défense américain a annoncé hier que les Etats-Unis allaient envoyer plusieurs centaines de marines ainsi que deux navires amphibies en Méditerranée. Il a cependant précisé que ces forces pouvaient servir à une éventuelle opération d’évacuation et d’assistance humanitaire.

Le Canada prévoit l’arrivée d’une frégate HMCS Charlottetown en Méditerranée d’ici une semaine, avec à son bord 240 soldats et un hélicoptère Sea King. « Avoir cette capacité dans la région nous permettra d’être prêts à tout, que ce soit pour des évacuations ou l’application de sanctions avec la communauté internationale », a déclaré le ministre de la Défense, Peter MacKay.

Mise en place d’une « No-fly zone » Hillary Clinton a, quant à elle, indiqué que le Pentagone et l’OTAN examinaient déjà la situation et l’éventuelle prise de mesures pour raisons humanitaires. Par mesures à prendre il est question de l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne a-t-elle déclarée, en précisant qu’une telle mesure, lourde de conséquences, n’était pas encore à l’ordre du jour.

Cette idée de « No-fly zone » a largement été défendue par le Premier ministre britannique David Cameron. Elle permettrait, selon lui, de protéger le peuple libyen d’éventuels bombardements de la part de l’armée de Kadhafi.

Cela dit, l’établissement d’une telle zone d’exclusion nécessiterait une confrontation avec les défenses anti-aériennes libyennes estime le Pentagone. La mise en place d’une telle zone d’exclusion serait « extraordinairement » compliquée d’après Robert Gates, qui a rappelé qu’il n’y avait pas pour l’instant de consensus à l’OTAN sur une intervention militaire.

C’est probablement pourquoi Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères français a assuré mardi que, de toute façon, aucune intervention militaire ne se ferait en Libye sans un mandat clair du Conseil de sécurité des Nations unies.

Susan Rice, l’ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU n’a pas caché l’intention des Etats-Unis de faire pression économiquement et militairement sur le régime Kadhafi tant que celui-ci n’aura pas renoncé au pouvoir.

L’éventuelle intervention porte à polémique

« S’il vous plait, n’intervenez pas » demandait un blogueur anonyme libyen sur le site du journal anglais The Guardian, approuvant l’idée d’une zone d’interdiction de survol en Libye, mais craignant les éventuelles retombées d’une intervention militaire étrangère sur le peuple.

Le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères iranien a déclaré, quant à lui, que les violences du régime Kadhafi ne devaient pas « servir d’excuse pour une interférence militaire d’autres pays » et qu' »Ils (les Occidentaux) ne doivent pas tenter de transformer les autres pays en bases militaires ».

Quoi qu’il en soit, les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union européenne ont prévu de se réunir le 11 mars prochain à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à la crise en Libye et dans le monde arabe.

Ghizlaine Chérif

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