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Willem-Alexander, l’ancien gai luron bientôt roi des Pays-Bas

Le Vif

Le prince Willem-Alexander, 45 ans, futur roi des Pays-Bas après l’annonce lundi soir de l’abdication de sa mère, a été considéré dans sa jeunesse comme un gai luron guère apte à occuper la fonction royale, avant d’acquérir progressivement la légitimité.

Le pays avait accueilli dans l’euphorie la naissance, le 27 avril 1967, de Willem-Alexander Claus George Ferdinand, prince d’Orange: pour la première fois depuis 1890, après une régente et trois reines, un homme était appelé à porter la couronne, qu’il coiffera le 30 avril, jour de la Fête de la Reine.

Marié en 2002 à l’Argentine Maxima Zorreguieta, il a trois enfants: la princesse héritière Catharina-Amalia (née le 7 décembre 2003), Alexia (née le 26 juin 2005) et Ariane (10 avril 2007). Le père de Maxima, ancien secrétaire d’Etat sous la dictature argentine, n’avait pas été autorisé à assister au mariage de sa fille.

Aîné d’une fratrie de trois, il vit une adolescence difficile et ses parents, la reine Beatrix et le prince Claus, l’envoient terminer ses études secondaires dans un établissement privé du Pays de Galles.

Il a alors une image de gai luron dissipé, peu appliqué et qui assure sur un ton blagueur qu’il laisserait volontiers le trône à son frère.

Il sera même surnommé « prince pils » (en référence à un type de bière) pour les litres de bière qu’il ingurgite lors de soirées étudiantes durant ses études d’histoire à l’université de Leyde (ouest des Pays-Bas), qu’il entame en 1987 après son service militaire dans la Marine.

Selon l’ancien Premier ministre Ruud Lubbers, la famille royale ira alors jusqu’à douter de l’aptitude de Willem-Alexander à monter sur le trône.

Toutefois, une fois son diplôme en poche en 1993, il se prépare à la fonction royale en servant dans les différents corps d’armée, où il deviendra notamment pilote de chasse, et en voyageant dans son pays.

Le changement s’opère progressivement. Sur les pas de son père, il commence à s’intéresser à la gestion de l’eau, effort couronné en 2006 par sa nomination comme président du Conseil consultatif sur l’eau du secrétaire général des Nations unies.

En 1998, il obtient l’aval parlementaire pour devenir membre du Comité international olympique (CIO). Sa candidature avait divisé la classe politique, guère enthousiaste de voir le futur chef d’Etat intégrer cette institution éclaboussée par les scandales.

Le prince est depuis toujours passionné de sport: il pratique le tennis, le golf, la voile et, ses origines néerlandaises obligent, le patin à glace.

Sa rencontre avec Maxima en 1999, et leur mariage d’amour qui a failli être contrecarré par le refus opposé à son père d’y assister, achèvent de le rendre populaire.

Willem-Alexander est « intelligent, tendre, fort, et il a les deux pieds sur terre », dira de lui Maxima dans une interview.

Il est vu comme plus proche des gens et plus progressiste que sa mère, lui qui a placé la Maison royale sous le signe de la modernité en racontant ses visites officielles à l’étranger sur un blog.

De l’avis des médias néerlandais, l’accident de ski en février 2012 de son frère Johan Friso, plongé dans le coma depuis lors, ont profondément changé Willem-Alexander, qui s’est depuis lors plus que jamais préparé à succéder à sa mère.

Mais le train de vie du couple princier est aussi vivement critiqué: en novembre 2009, il a dû revendre sa maison de vacances en construction dans un lotissement luxueux en bord de plage au Mozambique, sous la pression d’une opinion hostile en raison de l’extrême pauvreté de ce pays d’Afrique australe.

Après avoir créé la polémique en participant à un traditionnel concours de lancer de cuvette de toilettes orange lors de la Fête de la reine, le prince avait assuré avoir ressenti « de la honte en pensant aux 2,6 milliards de personnes qui ne disposent pas des infrastructures de base pour remplir avec dignité leurs besoins quotidiens ».

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