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Wikileaks: malgré la décision de l’Equateur, Assange sera extradé, assure le Royaume-Uni

Le Royaume-Uni n’autorisera pas le fondateur de WikiLeaks Julian Assange à quitter libre l’ambassade d’Equateur, quitte à faire sauter le statut diplomatique de l’ambassade pour pouvoir tout de même l’extrader .

Julian Assange sera-t-il extradé? Réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres, le patron du site WikiLeaks demande l’asile politique à Quito pour échapper à un retour vers la Suède. A la grande joie de ses fans, sa requête a été entendue. Mais le Royaume-Uni n’en a cure: pour le Foreign office, asile politique ou non, Assange sera bien extradé.
L’ambassade, qui accueille ainsi Julian Assange depuis deux mois, était ainsi ce jeudi la cible de toutes les attentions. Plusieurs dizaines de manifestants et de journalistes, encadrés par des policiers, sont massés à l’heure de midi devant l’ambassade.
La présence policière a été renforcée – mais restait relativement discrète avec une vingtaine de policiers. La rue n’a pas été bouclée. Au fil de la matinée, le nombre de manifestants et de cameramen a nettement grossi. Trois manifestants ont déjà été arrêtés par la police.
Certains partisans de Julian Assange ont passé la nuit devant l’ambassade, alertés par la conférence de presse du ministre des Affaires étrangères équatorien à Quito mercredi soir faisant état d’une « menace » britannique d’envahir les lieux.

Posters pro-Assange

Tammy Samede, une militante du réseau « Occupy London », a campé sur place toute la nuit et espère « 450 manifestants dans la journée ». Elle interpelle un policier : « Vos enfants et vos petits-enfants devraient lui être reconnaissants ». « Je comprends », répond, placide, ce dernier. Ella, manifestante de 18 ans, souligne que « ce qu’a fait Assange est important et qu’on doit montrer sa solidarité ». Mark, 19 ans, se dit « prêt à se battre », car « la vie d’un homme est en jeu ». Les manifestants campent sur le trottoir opposé à l’ambassade, en écoutant de la musique. Des posters pro-Assange sont accrochés à des barrières métalliques, la plupart depuis plusieurs semaines. Angela Calle, 47, ans, une Équatorienne installée à Londres depuis 22 ans, est venue avec sa fille Liliana, 24 ans, brandissant un drapeau équatorien. « Nous soutenons notre président et Julian », a indiqué Angela. « Les menaces britanniques (d’investir l’ambassade) sont une violation des droits de l’Homme », ajoute-t-elle.
Derrière cette décision de L’Equateur se cache un bras de fer diplomatique. Le gouvernement du Royaume-Uni fait pression sur Quito pour qu’Assange puisse être extradé vers la Suède, afin que la justice locale puisse suivre son cours. Le Foreign Office britannique a rendu publique jeudi une note rédigée après la rencontre de son chargé d’affaires à Quito avec des responsables équatoriens. La note confirme que Londres a averti Quito qu’une loi de 1987 l’autorise à lever si nécessaire le statut diplomatique de l’ambassade « pour agir et arrêter Julian Assange dans l’enceinte diplomatique ». Et, lorsque l’Equateur décide d’accorder l’asile politique, le Foreign office ne tarde pas à réagir, expliquant que la décision de l’Equateur « ne change rien », Assange sera extradé.
La Suède de son côté rejette « fermement toute accusation » selon laquelle sa justice ne garantit pas les droits de la défense, assure de son côté le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt. « Notre système juridique et constitutionnel solide garantit les droits de tout un chacun. Nous rejetons fermement toute accusation qui implique le contraire », explique-t-il sur son compte Twitter.

LeVif.be avec l’Express

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